Paul VI promeut la vocation de l’Eglise à être signe de l’unité du genre humain

Paul VI fut pape de 1963 à 1978 (262e dans la succession de Pierre). Giovanni Battista Montini Né: 1897 - Prêtre: 1920 - Elu pape: 21 juin 1963 - Décédé: 1978. Canonisé le ‎14 octobre 2018 par le pape François.

Paul VI fut pape de 1963 à 1978 (262e dans la succession de Pierre). Giovanni Battista Montini Né: 1897 – Prêtre: 1920 – Elu pape: 21 juin 1963 – Décédé: 1978. Canonisé le ‎14 octobre 2018 par le pape François.

Pape de 1963 à 1978, à une période où s’amorce la mondialisation, Paul VI affirme la vocation de l’Eglise à être signe de l’unité du genre humain. Il porte ad extra un discours social et politique fort sur les migrations et rationalise le dispositif ecclésial d’assistance aux migrants en en unifiant les structures.

L’Eglise invitée à redécouvrir sa vocation de signe de l’unité du genre humain

Paul VI réaffirme l’attention de l’Église à la migration qui, ainsi qu’il le souligne notamment dans le message radiodiffusé du 24 novembre 1963, « constitue [alors] l’un des phénomènes les plus importants et les plus graves dans la vie du monde ».  Pour le souverain pontife, l’émigration appelle l’Église à redécouvrir sa vocation de « signe » de l’unité du genre humain, de « Peuple de Dieu » appelé à dépasser tout particularisme d’ethnie et de nationalité, et à proclamer que dans l’Église « nul n’est étranger ». En 1971, dans la lettre Octogesima Adveniens, il rappelle ainsi l’urgence de savoir « dépasser [à l’égard des migrants] une attitude étroitement nationaliste pour instaurer un statut qui reconnaisse un droit à l’émigration, qui favorise leur intégration… C’est le devoir de tous – et spécialement des chrétiens – de travailler avec énergie à instaurer la fraternité universelle… » (OA 17).

Un discours social et politique fort sur les migrations

Le discours de Paul VI sur les migrations revêt une forte dimension sociale et politique. En 1971, par la lettre Octogesima Adveniens, il invite les différents acteurs, tant publics que privés, des processus migratoires à reconnaître le droit d’émigrer et à agir en faveur d’une intégration globale des migrants. Il insiste « sur les aspirations légitimes [des migrants] à la pleine jouissance des droits civils, syndicaux et culturels » et relève qu’« il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, pour que de la part des autorités on perçoive l’importance de telles obligations incontournables vers cette catégorie de citoyens et de travailleurs » (OA 17). Dans son discours de novembre 1966 au conseil de l’Europe, il exprime une préoccupation particulière sur la difficulté des migrants à s’insérer dans les sociétés d’accueil.

Une rationalisation des structures ecclésiales en charge des migrants

Le 15 août 1969, par le motu proprio Pastoralis migratorum cura, Paul VI exprime le désir d’offrir aux évêques et aux Conférences épiscopales l’occasion de mieux exercer l’assistance pastorale à l’égard des migrants et charge la Sainte Congrégation pour les évêques de revoir la Constitution Exsul familia nazarethana en élaborant une nouvelle instruction. Le 22 août 1969, la Congrégation pour les évêques fait paraître l’instruction De Pastorali migratorum cura.

Le 19 mars 1970, par le document apostolique Apostolicae Caritatis (La charité apostolique), Paul VI institue, auprès de la Congrégation pour les évêques, la Commission pontificale pour la pastorale de la migration et du tourisme, de manière à unifier les différents offices de la mobilité humaine qui avaient été institués au fil du temps. En mai 1978, cette nouvelle Commission publie la lettre Église et mobilité humaine, qui offre une lecture actualisée du phénomène migratoire. Sans valeur législative, ce document se veut une relecture des documents précédents de l’Église, dans un langage théologique et œcuménique.

Sur le même thème