Comment bien communiquer sur les migrations ?
Le sujet des migrations est souvent piégé et communiquer dessus est parfois difficile. Si l’on ne se montre par suffisamment vigilant, l’on peut rapidement se retrouver à alimenter les antagonismes au lieu de les apaiser. Pour se prémunir contre un tel écueil, voici des repères simples à mettre en œuvre.
Connaître ce dont on parle
La perception erronée des demandeurs d’asile et des réfugiés alimente la suspicion et accroit la xénophobie. Aussi est-il essentiel de communiquer sur des données factuelles vérifiées.
Dans l’idéal, il faut pouvoir s’appuyer sur des faits, sur des initiatives concrètes, des expériences encourageantes que l’on a soi-même mises en œuvre.
Choisir des termes adaptés
Utiliser une terminologie correcte en ce qui concerne les réfugiés, les demandeurs d’asile et les autres formes de migration, en considération de l’existence de flux «mixtes» de migration. Distinguer ne veut pas dire discriminer, mais permet de proposer des solutions ajustées à toutes les situations.
Eviter d’employer des mots trop connotés qui biaiseraient le débat par un amalgame entre la situation (géo)politique actuelle et des épisodes douloureux de l’histoire française et européenne (croisades, Seconde Guerre mondiale, etc.)
Ne pas refuser le débat a priori
Créer des tabous est une manière de faire monter les extrêmes. Refuser la discussion sur tel ou tel point, notamment en refusant la différenciation, peut s’avérer dangereux. Il convient de toujours veiller à assumer la complexité du réel et de faire preuve de discernement dans sa prise de parole.
L’on différenciera les sujets qui engagent la dignité de l’homme et ne peuvent donc faire l’objet de négociations, de ceux qui relèvent de la juste organisation politique sur lesquels le débat est légitime.
Adopter une communication positive
S’il est nécessaire de dénoncer les actes qui seraient contraire à la dignité humaine, il est tout aussi indispensable de reconnaître ceux qui, au contraire, l’honorent.
Le sujet des migrations soulève une inquiétude identitaire. Aussi est-il important de reconnaître la légitimité de chacun à affirmer et défendre ce qui fait son identité. Le brassage n’est pas une fin en soi.
Désamorcer l’hostilité sans combattre les personnes
Si l’on doit combattre certains comportements, nous ne devons jamais condamner définitivement les personnes. Ceci est un point de vigilance particulier dans l’action commune avec des partenaires.