Comment se rendre présent auprès des personnes en situation irrégulière ?

Chaque 3ème jeudi du mois, un Cercle de Silence se réunit, sur le Parvis de La Défense, "pour un traitement juste et digne des personnes sans papiers" à l'appel du Secours catholique, du CCFD Terre Solidaire, de la Maison d'Eglise Notre-Dame de Pentecôte, à La Défense. Marsh 20th, 2014: Circle of silence for a fair and dignified treatment of undocumented migrants. La Défense (92) France.

Chaque 3ème jeudi du mois, un Cercle de Silence se réunit, sur le parvis de La Défense, « pour un traitement juste et digne des personnes sans papiers ».

La situation des étrangers en situation irrégulière appelle une attention particulière de la part des chrétiens. Ils vivent souvent dans une grande précarité matérielle, dans la peur d’être repéré et expulsé et sans perspective d’avenir.

Outre une aide à la régularisation de la situation, ou, si tous les recours ont été épuisés, au retour au pays, elle demande un accompagnement humain et pastoral particulier. La situation dans les pays d’origine (guerre, pauvreté) ainsi que des aspects personnels (soutien financier pour la famille au pays, perte de la face en cas de retour) rendent la situation complexe.

Accompagner vers un projet de vie

L’accompagnement de proximité permet de connaître de plus près la situation des personnes et de chercher des pistes, même restreintes, pour le futur. Il s’agit de soutenir les personnes dans le discernement d’un projet de vie, en cherchant des options possibles, tout en regardant en face les conséquences respectives:

  • Quelles perspectives de régularisation en France dans les années à venir? Quel impact de l’absence d’un titre de séjour dans les différents domaines du quotidien (travail, logement, formation, études, soins, vie familiale) ? Quelles conséquences psychologiques et sociales ?
  • Quelles alternatives au séjour en France : retour au pays d’origine? Quelle situation attend la personne (guerre, famine, persécutions, difficultés économiques, rejet par la famille, etc.) ? Quelles aides au retour seraient possibles ? Quelle formation ou études en amont ? Projet de partenariat avec la région d’origine ?
  • Possibles alternatives dans un pays tiers ?

Un effort particulier pour la régularisation doit être effectué en faveur de ceux qui, après un long séjour en France, se sont établis dans l’Hexagone de façon telle qu’un retour au pays d’origine équivaudrait à une forme d’émigration en sens inverse, ayant de graves conséquences, en particulier pour leurs enfants.

Accompagner humainement et pastoralement

Beaucoup de personnes sont maintenues indéfiniment dans une situation irrégulière car elles ne sont ni expulsables (soit parce qu’elles ne sont pas reconnues par leur pays d’origine, soit parce que la violence y règne), ni régularisables dans le cadre législatif actuel. Ces personnes doivent faire l’objet d’une attention humaine et pastorale dans la promotion de leurs droits fondamentaux.

L’accompagnement humain doit permettre de faire connaître que même sans autorisation de séjour, les personnes ne sont pas sans droits en France : accès à une protection maladie, certains dispositifs du droit du travail. Des réseaux d’entraide et d’échange de services entre particuliers qui leur sont accessibles indépendamment de leur situation de séjour, peuvent être un moyen pour valoriser leurs compétences et recevoir de l’aide. Au-delà des réseaux de compatriotes, différentes propositions peuvent permettre de briser l’isolement social des personnes : activités sportives, musicales ou éducatives, rencontres conviviales, réseau de proximité dans les quartiers, etc.

En Eglise, les chrétiens en situation irrégulière sont reconnus et accueillis comme des frères et sœurs, croyants parmi d’autres croyants. Ils y ont toute leur place, car « en Eglise, nul n’est étranger » (Jean Paul II). Leur situation administrative demande pourtant une attention spécifique pour ne pas les mettre en difficulté et fragiliser leur participation à la vie ecclésiale (demande de papiers pour l’inscription au catéchisme, etc.)

Certaines personnes peuvent ressentir d’un sentiment de culpabilité à l’idée de se maintenir en France « en violation des lois ». Dans l’accompagnement pastoral, il faut veiller à lutter contre l’image d’un Dieu légaliste qui se cache derrière ce sentiment.

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