La traite des êtres humains

500_1000_0-traite_humaine_a4_invisiblesLa traite des êtres humains est le fait de recruter, héberger ou déplacer une personne d’un endroit à un autre dans le but de l’exploiter pour en retirer un bénéfice (la prostituer,  la forcer à travailler, la forcer à donner ses organes…).

Cette personne est le plus souvent trompée (fausses promesses d’embauche, par exemple), enlevée, vendue.

Elle regroupe plusieurs formes d’exploitations des êtres humains comme l’exploitation sexuelle, le travail forcé, l’esclavage, le trafic d’organes ou la mendicité forcée.

Le phénomène de traite contemporaine se caractérise par une grande diversité : les situations et l’origine des victimes de la traite peuvent être multiples. Les principaux visages aujourd’hui en France sont :

  • Le marché du sexe, qui concerne entre 18 000 et 20 000 personnes en France, dont 80% sont d’origine étrangère, dont une forte proportion de femmes du Nigeria.
  • La mendicité forcée, qui peut relever d’une organisation importante faisant usage du délit contraint. Cette forme de traite est souvent pratiquée par des minorités roms d’Europe de l’Est.
  • La servitude domestique est souvent moins visible, mais non moins réelle en France. Des centaines de femmes se trouvent ainsi “importées” et asservies pars des employeurs abusifs qu’on retrouve par ailleurs dans tous les milieux sociaux : des appartements de luxe du XVIe arrondissement de Paris aux HLMs de Gennevilliers.
  • La traite enfantine : les enfants représentent 22% des victimes de la traite. Ces enfants d’origines diverses peuvent être victimes d’exploitation sexuelle, forcés à commettre des délits ou des crimes, être exploités pour la mendicité, ou être utilisés comme « mules » pour transporter de la drogue.

Le phénomène de la traite ne doit pas être confondu avec la migration irrégulière et le trafic illicite associé aux migrants. En effet, la traite n’implique pas nécessairement le franchissement d’une frontière alors que le trafic illicite de migrants consiste précisément en facilitant une migration internationale et irrégulière. De plus, alors que la traite est généralement considérée comme un acte accompli sans le consentement de la personne, le trafic illicite d’un migrant prend place, en principe, avec son consentement, si ce n’est à son initiative. La victime de la traite et celle de l’immigration irrégulière ne sont pas les mêmes.

Cependant le chemin de migration et la situation d’irrégularité dans laquelle sont cloisonnés beaucoup de migrants les exposent aux réseaux d’exploitation. Donc, les acteurs qui accompagnent les migrants sont appelés à maintenir une vigilance particulière par rapport à la traite qui peut sévir devant leurs yeux.

Identifier et aider les victimes de la traite humaine

La majorité des victimes de la traite sont d’origine étrangère. Certains indicateurs peuvent servir à identifier une victime de la traite. Cependant il est important de garder à l’esprit qu’il n’y a pas de profil type.

Signes généraux pouvant indiquer qu’une personne est victime de traite :

Enfermement

  • Elle ne peut pas ou pense ne pas pouvoir quitter son environnement de travail;
  • Elle donne l’impression d’être surveillée;
  • Elle n’a pas ou a peu de vie sociale ou de contacts extérieurs.

Contrainte

  • Elle pense être obligée de travailler (par peur, dette, etc.);
  • Elle laisse quelqu’un d’autre parler pour elle;
  • Elle agit comme si elle avait reçu des consignes;
  • Elle est punie si elle ne fait pas bien son travail;
  • Elle est dépendante de quelqu’un (obligation de remboursement du transport vers la France).

Peur

  • Elle montre de la peur ou de l’angoisse vis-à-vis des personnes qui l’entourent dans son travail;
  • Elle se méfie des autorités, a peur de leur être livrée (peur de représailles ou d’être expulsée de France).

Violence

  • Elle a subi des violences ou des menaces contre elle-même ou des êtres chers;
  • Elle présente des signes de violences (bleus, lésions, marques de coups, etc.);
  • Elle subit des insultes ou des mauvais traitements;
  • Ses conditions de travail ne sont pas dignes (locaux, horaires, etc.);
  • Ses conditions de vie ne sont pas dignes;
  • Elle est dépendante de drogues, etc.

Situation instable en France

  • Elle n’est pas en possession de ses papiers d’identité ou présente de faux papiers;
  • Elle ne connaît pas ou peu le français;
  • Elle ne connaît pas l’adresse de son domicile ou de son lieu de travail;
  • Elle n’est pas ou est peu rémunérée;
  • Elle n’a pas accès aux soins médicaux.

Attention : chaque élément présenté dans cette liste n’existe pas nécessairement dans toutes les situations de traite. Si vous constatez un de ces éléments, cela ne suffit donc pas à prouver que vous êtes ou non en présence d’un cas de traite.

Comment aider les victimes

Soyez vigilant aux conditions de vie des personnes qui vivent autour de vous.

Si vous avez l’impression de reconnaître chez une personne les critères énoncés ci-avant, ne fermez pas les yeux.

Essayez de parler à la personne pour mieux comprendre sa situation, la sortir de son isolement, l’encourager à témoigner et à signaler sa condition aux autorités compétentes.

Même sans papiers, cette personne a des droits : les victimes de traite et de proxénétisme bénéficient de mesures de protection et de prise en charge.

Vous pouvez vous faire aider par des associations dans ces démarches.

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