L’accès à l’hébergement

Un hébergement en famille pour les demandeurs d'asile avec le programme Welcome du JRS.

Un hébergement en famille pour les demandeurs d’asile avec le programme Welcome du JRS.

L’hébergement est l’une des difficultés majeures des migrants en situation de précarité. De plus en plus de migrants (et de Français) se trouvent à la rue et ceci n’épargne aujourd’hui pas les familles avec enfants en bas âge. Le problème est encore plus sensible en Île-de-France, voire dans les grandes métropoles urbaines.

Hébergement d’urgence

La loi prévoit pour toute personne le droit à un accueil inconditionnel, donc à un toit. Toute personne sans-abri en France a ainsi théoriquement accès à un dispositif d’hébergement d’urgence, sans condition ni de nationalité ni de régularité de séjour. En téléphonant au « 115 », les personnes sans abri devraient être orientées vers un lieu d’hébergement, mais ce numéro de téléphone est souvent injoignable ou incapable d’indiquer une place disponible.

Ainsi de plus en plus de personnes restent sans solution d’hébergement, car même les centres d’urgence sont saturés. La multiplication de squats, souvent dans des conditions insalubres et indignes, témoigne de la précarité de la situation.

Les pouvoirs publics ont pourtant développé divers types d’hébergements temporaires (par exemple, les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale – CHRS) mais les demandes sont telles que ces centres ne suffisent pas au besoin d’autant que les solutions de sortie (un logement) se raréfient.

Hébergement des demandeurs d’asile

Un dispositif spécifique est prévu pour les demandeurs d’asile : les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) qui proposent également un accompagnement social et administratif. Un dispositif national d’accueil oriente les demandeurs d’asile vers des places disponibles, qui peuvent être dans la région du demandeur ou dans une autre.

Pour pallier le manque de places en CADA, des centres d’hébergement d’urgence  pour les demandeurs d’asile (HUDA) ainsi que d’accueil temporaire – service asile (AT-SA) ont été développés. D’autres formes d’hébergement spécialisées ont été créées dont certains centres sont accessibles aux personnes qui n’ont pas encore déposé une demande d’asile, dans une logique d’orientation et de transit  : CAO (Centre d’accueil et d’orientation), CAES (centre d’accueil et d’examen des situations administratives),  CHUM (Centre d’hébergement d’urgence migrants), etc.

Malgré les créations de places, celles-ci restent insuffisantes et de nombreux demandeurs d’asile et réfugiés ne se voient proposer aucune solution d’hébergement ; ils se retrouvent alors à la rue ou ponctuellement chez un parent ou un ami, sollicitent l’hébergement d’urgence de droit commun ou se réfugient dans des squats.

L’hébergement par des tiers (paroisses, congrégations, particuliers)

Beaucoup de gens se mobilisent pour offrir temporairement un hébergement à des migrants : des personnes ou des familles qui ont une chambre libre, des congrégations religieuses, des paroisses.

Pour que cet accueil se passe dans de bonnes conditions, il est conseillé de déterminer une durée et d’agir en réseau, en lien avec des associations et organismes spécialisés : outre les conseils sur des questions pratiques et juridiques, ces derniers apportent leur expérience et un recul nécessaire. Citons par exemple le réseau « Welcome » du Service Jésuite des Réfugiés (JRS) qui s’est développé en différents endroits de France.

Logement social

Les personnes étrangères peuvent faire une demande de logement social sous condition de ressources comme les Français mais il leur est aussi exigé d’être en séjour régulier. Au vu de la pénurie des logements sociaux, l’attente est souvent longue (jusqu’à plusieurs années) même pour les demandeurs jugés « prioritaires ». La France a mis en place un Droit au Logement opposable (DALO) et un « mal logé » peut demander à en bénéficier en saisissant un comité de médiation départemental : il devient alors prioritaire parmi les prioritaires.

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