Comment faciliter le lien social entre migrants et autochtones ?

concertA leur arrivée en France, le lien social des migrants avec les autochtones est souvent limité à sa dimension utilitaire (liens aux représentants de l’administration, services de santé, lieux d’hébergement, etc.) et les relations amicales sont rares. Il convient alors de proposer des activités  ou des lieux où de telles relations pourront se créer.

Une rencontre parfois difficile entre migrants et autochtones

  • Bien souvent, les migrants sont  limités dans le développement de leur réseau social et amical avec les autochtones par un certain nombre d’obstacles au premier rang desquels on peut citer la faible maîtrise de la langue française.
  • De même, la faible connaissance des codes culturels et sociaux en vigueur en France peut compliquer la rencontre. Pour certains migrants, la manière d’appréhender les rapports entre hommes et femmes, très cloisonnés dans leur culture d’origine, constitue un obstacle supplémentaire.
  • Enfin, parfois, c’est le mode même sur lequel se joue la rencontre qui diffère. Selon les cultures, on ne se retrouvera pas de la même manière, on ne fera pas les mêmes choses, etc.
  • Ces différents obstacles poussent naturellement une grande partie des migrants à se rapprocher des membres de leur communauté ethnique ou linguistique, ici, en France. Si cela est une bonne chose dans un premier temps, il serait dommage qu’à terme cela les conduise à s’installer dans une vie parallèle.

Quelques repères pour créer des liens

  • La première urgence est de briser la solitude que peuvent vivre certains migrants. Il est essentiel de faciliter des contacts et rencontres sur leur lieu de vie.
  • Nombre de migrants cherchent, dans un premier temps, à retrouver des membres de leur diaspora établie en France, avec une origine commune, une même culture et langue les unissant. Si quelques-uns savent établir rapidement des liens, d’autres ont besoin de soutien pour retrouver des compatriotes. Si ces liens intra-communautaires peuvent être importants, surtout pour ceux qui viennent d’arriver, il est vital pour le chemin d’intégration de nouer d’autres contacts et relations.
  • Pour faciliter la rencontre, il est possible de trouver des biais pour mettre en exergue des points communs à toute l’humanité : la parentalité, la scolarisation des enfants, le partage d’un repas, le sport ou la musique… Autant de critères qui permettent de dépasser les divisions car ils sont consensuels.
  • De préférence, on promouvra la réalisation d’une activité commune plutôt qu’une rencontre pour des discussions. Le « faire ensemble » recèle en effet un fort pouvoir de médiation. D’une manière générale, cela peut être encore plus accentué pour les hommes que pour les femmes.
  • Enfin, il est préférable d’organiser l’accueil en famille ou dans le cadre d’un groupe d’amis. Le fait d’être plusieurs et non dans le face à face peut faciliter les échanges conviviaux.

Proposer des lieux et des situations propices au développement de liens amicaux

  • Organiser un cercle de sport (ex : une partie de foot hebdomadaire ou mensuelle dans un lieu facile d’accès).
  • Animer un groupe ou un atelier sur un thème (ex : partage de cuisines nationales, chorale/chants).
  • Inviter une personne isolée, un groupe ou une famille à partager un repas à la maison.
  • Faire participer des migrants aux activités de bénévolat (ex : leur demander d’aider pour la traduction).
  • Mettre en lien des migrants avec le monde professionnel (ex : organiser un stage dans une entreprise pour découvrir le monde professionnel français).
  • Créer un programme de parrainage pour des personnes isolées ou des familles migrantes.
  • Organiser des temps conviviaux (ex : une soirée de barbecue, un week-end à la campagne ou quelques jours de vacances).
  • Se mettre en lien avec les scouts ou des colonies de vacances qui pourraient accueillir des enfants migrants lors d’un camp.

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