Pourquoi certains migrants s’éloignent-ils de l’Eglise catholique ?

Louange lors de la 10ème édition de la Convention internationale de Pentecôte, organisée par diverses églises évangéliques (Assemblée de Dieu, pentecôtiste, baptiste), à Paris, le 31 mai 2009. May 29th, 2009: 10ème edition of the international agreement of Pentecost in the omnisport of Bercy.

Louange lors de la 10ème édition de la Convention internationale de Pentecôte, organisée par diverses Eglises évangéliques (Assemblée de Dieu, pentecôtiste, baptiste), à Paris, le 31 mai 2009.

A leur arrivée en France, certains migrants sont tentés de quitter l’Eglise catholique pour rejoindre d’autres Eglises dont le climat communautaire et la sensibilité spirituelle se rapprochent davantage de ce qu’ils connaissaient au pays. Voici quelques repères pour mieux comprendre ce phénomène.

Pourquoi certains migrants s’éloignent-ils de l’Eglise catholique ?

  • Parmi les cultures dont sont originaires les migrants, un certain nombre est fortement marqué par la notion de voisinage, par un sens naturel de la communauté, un mode de regroupement par famille ou tribu, etc. La paroisse y est un lieu de vie accueillant, où l’on trouve facilement sa place. Force est de reconnaître que cette dimension est souvent moins prononcée dans nos paroisses.
  • La façon dont nous vivons la foi en France est généralement assez cérébrale. Nous en avons souvent une approche intellectuelle qui permet difficilement à d’autres manières de prier de s’exprimer. Or beaucoup de migrants vivent leur foi différemment, avec notamment une plus grande implication du corps, à travers la danse ou le chant. D’autres Eglises mettent davantage à l’honneur ces dimensions.
  • En recherche de réussite (profession, famille, santé, etc.), des catholiques peuvent être tentés de se tourner vers les sectes qui leur promettent cette réussite au sein de leur communauté : à travers les prières, le respect des règles, voire les contributions financières exigées, les membres de la communauté trouveraient grâce auprès de Dieu qui exaucerait leurs demandes.
  • Dans certaines cultures, le lien à Dieu semble se vivre de manière plus directe que ce qu’il peut sembler en observant une célébration dans une communauté paroissiale en France. Cette perception des choses peut expliquer le rapprochement de certains migrants avec des groupes de sensibilité charismatique, que cela soit à l’intérieur de l’Eglise catholique ou bien en dehors.
  • Percevant trop souvent les migrants comme des personnes en demande et non comme pouvant contribuer à la vie de la paroisse, nous ne savons pas toujours leur proposer de s’impliquer activement. Lorsque d’autres Eglises leur offrent de plus grandes responsabilités, ces derniers peuvent être tentés de les rejoindre.

Comment éviter cet éloignement de l’Eglise catholique une fois en France ?

  • Briser l’anonymat en soignant l’accueil et la convivialité. Un moyen simple pour cela consiste à proposer un temps convivial après la messe dominicale, à la rentrée. Certaines paroisses proposent des petits groupes de partage qui réunissent des personnes d’une même rue ou d’un même quartier, souvent à partir d’un texte de la Parole de Dieu. Tout en luttant contre la ghettoïsation, cela permet de valoriser ce qui fait concrètement la vie des personnes.
  • L’Eglise ne sera vraiment peuple de Dieu que lorsque chacun aura trouvé, à sa mesure, la responsabilité qu’il peut assumer. Les migrants sont-ils reconnus dans nos Eglises ? Quelles véritables responsabilités leur confie-t-on ? La réponse à ces questions doit être notre souci permanent.
  • L’intellect n’est pas le seul chemin de la foi. L’essentiel est d’amener les personnes à la foi, là où elles en sont. Nos paroisses gagneraient à retrouver des gestes simples (allumer un cierge, tenir un rameau de buis, etc.), tout en sachant manifester ce en quoi ces gestes sont porteurs de foi.
  • La foi est toujours appelée à être purifiée pour être davantage conforme à l’Evangile, à travers les homélies, le partage, la prière. Dieu nous propose la vie, la vie en abondance (cf. Jn 10), mais celle-ci n’est pas à confondre avec le succès matériel ; le chrétien n’est pas exempt des épreuves de la vie en raison de sa foi et de ses prières. S’il est légitime de confier la globalité de notre existence à la bienveillance de Dieu, il faut s’orienter sans cesse vers l’attitude de l’Evangile : « Que la volonté de Dieu soit faite, pas la mienne. »
  • Il est important de savoir accepter un juste pluralisme. Si une autre Eglise que l’Eglise catholique propose en toute liberté et sans manipulation un chemin différent du nôtre, sachons la respecter. Toutefois, pour être juste, une telle attitude nécessite aussi d’oser témoigner de notre foi catholique.

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