Aller au-delà de la mise à disposition de locaux pour une communauté
Au-delà de sa dimension pratique, la mise à disposition d’un local au profit d’une communauté catholique de la migration manifeste l’accueil de l’Eglise et son désir de vivre en actes la communion dans la diversité. Pour ce faire, la mise à disposition doit toujours être replacée dans cette perspective plus large et ses modalités doivent respecter aussi bien l’impératif d’accueil que celui de communion.
Veiller à ce que les dispositions retenues honorent l’accueil
- Au risque de participer à la marginalisation des migrants, et dans la mesure du possible, la mise à disposition de locaux ne devra pas se limiter aux locaux « annexes » (chapelles latérales, cryptes, etc.).
- Dans le même ordre d’idée, on veillera à ce que la mise à disposition ne se fasse pas uniquement à des horaires peu praticables, ce d’autant plus que de nombreux migrants viendront de loin.
- Pour marquer un véritable accueil, il pourrait être bon, le cas échéant, de marquer physiquement l’empreinte de la communauté dans l’église (statue d’un saint particulièrement vénéré, etc.).
- Dans le même ordre d’idée, à l’occasion d’un temps fort pour la communauté accueillie (fête votive, etc.), il pourra être bon de lui laisser la priorité en termes d’horaire et d’animation de la messe.
- Dans la mesure du possible, la mise à disposition de locaux devra offrir une garantie de pérennité sur le long terme afin de permettre à la communauté de se projeter dans l’avenir et d’investir véritablement le lieu.
- Enfin, lorsque la communauté est implantée de longue date, il est bon de veiller à ce que celle-ci soit représentée dans les instances pastorales et administratives de la paroisse.
Veiller à ce que les dispositions retenues favorisent la communion
- Pour la réussite de la mise à disposition d’un lieu du culte, il est important d’informer bien en amont les fidèles autochtones. Il faut présenter la communauté accueillie, sensibiliser à son histoire, ses valeurs, sa culture, et, au-delà, profiter de sa présence pour ouvrir à la réalité de la vie des migrants. Ainsi, cet accueil deviendra pour toute la communauté l’occasion d’un chemin de foi et de communion.
- Il va sans dire que la relation entre les « deux communautés » ne doit pas se limiter à un prêt de locaux mais que doivent être trouvées des occasions de rencontres régulières (célébrations, chorale commune pour un office, repas convivial, sortie/visite dans la région etc.). Ces temps de partage permettront de se découvrir mutuellement comme disciples d’un même Christ.
- Pour que la communion soit véritablement possible, les responsables des « deux communautés » doivent entretenir entre eux des relations conviviales et d’estime. Les jeunes, souvent plus naturellement enclins que leurs aînés au brassage des cultures, pourront également être des artisans de communion au sein de la paroisse par le biais d’activités communes.