Pourquoi une Journée mondiale du migrant et du réfugié (JMMR) ?

14 janvier 2018 : Le pape François bénissant un enfant lors de la messe qu'il préside pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, en la basilique Saint-Pierre au Vatican.

14 janvier 2018 : Le pape François bénissant un enfant lors de la messe qu’il préside pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, en la basilique Saint-Pierre au Vatican.

Au cours de l’année, les catholiques du monde entier sont invités à célébrer une série de « Journées mondiales », à travers lesquelles l’Église cherche à sensibiliser ses fidèles sur des thèmes de grande importance : la paix (1er janvier), les vocations (4ème dimanche du temps pascal), la mission (octobre), etc.

La plus ancienne d‘entre elles, instaurée en 1914, est la Journée mondiale du migrant et du réfugié (JMMR). Par cette journée, l’Eglise catholique veut rappeler, de par le monde, ses convictions et ses engagements pour que soient respectés et reconnus dans leurs droits et dignité les nombreuses personnes qui doivent se déplacer pour une raison ou une autre : migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, victimes de la traite des êtres humains…  Elle est l’occasion de prier pour les défis que représentent les migrations et de faire prendre conscience des opportunités qu’elles offrent. Les catholiques peuvent mettre à profit cette journée pour renouveler dans la foi leur confiance en Jésus-Christ, visage d’un Dieu Père de tous les hommes, de toutes langues, origines et cultures.

Une initiative partie d’Italie…

En 1914, le pape Benoît XV invite les évêques d’Italie à instaurer dans toutes les paroisses une « Journée de sensibilisation au sort des émigrants italiens » : la première Journée a donc lieu le 21 février 1915. Cette journée est fixée par la congrégation consistoriale – aujourd’hui congrégation pour les évêques – au premier dimanche de Carême. Elle sera déplacée en 1928 au premier dimanche de l’Avent.

Une quête annuelle en faveur des œuvres les soutenant – notamment le Collège crée à Rome pour la préparation des missionnaires d’émigration – est décidée et s’est répandue dans plusieurs pays.

En 1969, sous le pontificat de Paul VI, l’Instruction De pastorali migratorum cura de la Congrégation pour les évêques rappelle le caractère opportun de l’instauration par les conférences épiscopales nationales d’une “Journée du migrant” annuelle destinée à collecter les fonds nécessaires aux œuvres en faveur des migrants. Cette journée doit tendre à ce que les membres du Peuple de Dieu, connaissent mieux leurs devoirs et prennent leurs propres responsabilités dans le soutien des œuvres en faveur des personnes en migration.

À partir de 1986, le pape Jean-Paul II choisit de signer personnellement les messages de la Journée mondiale. Cette année-là, le Pape y affirme notamment le devoir des Églises des pays d’accueil de promouvoir l’intégration ecclésiale des personnes amenées à vivre en dehors de leurs pays, et ce, dans le respect de l’exercice de leur liberté et du pluralisme de leurs identités.

L’Instruction Erga migrantes caritas Christi, publiée en 2004, réaffirme l’importance de cette journée : « La célébration annuelle de la Journée mondiale du migrant et du réfugié sera l’occasion de redoubler d’efforts… afin que nous puissions être aidés à vivre ensemble devant Dieu – au même moment – un jour de prière, d’action et de sacrifice pour la cause des migrants et des réfugiés ».

La décision prise, en 2004, par le pape Jean-Paul II, de la célébrer partout à une même date fixe, à savoir le deuxième dimanche après le 6 janvier, vient donner de l’ampleur aux initiatives qui se sont développées un peu partout en France : messes des nations, fêtes, journées de partage et d’accueil…

Lors de la Journée mondiale 2018, le pape François annonce un changement de date : à partir de 2019, la Journée mondiale du migrant et du réfugié sera célébrée chaque année en septembre.

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