Comment faire de la paroisse un lieu au service de l’accueil ?

16 février 2019 : A l’invitation des évêques de France et de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, les paroissiens de Saint-Eloi sont réunis pour contribuer au Grand débat national. Paris (75), France.

16 février 2019 : A l’invitation des évêques de France et de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, les paroissiens de Saint-Eloi sont réunis pour contribuer au Grand débat national. Paris (75), France.

Chaque paroisse est appelée à vivre les trois piliers qui caractérisent toute vie chrétienne : annoncer l’Evangile, célébrer le Seigneur et servir le prochain. La paroisse se caractérise par sa proximité avec les lieux de vie des personnes. Dans une situation d’anonymat, elle constitue un lieu de convivialité et de reconnaissance réciproque. Elle doit être un lieu ouvert à tous, où se déploient la solidarité et l’attention aux plus fragiles. Elle se veut un signe d’espérance, en témoin de l’amour de Dieu pour chacun. Elle permet de se reconstruire en se sentant accueilli avec ce qu’on est et non comme simple bénéficiaire d’aide.

La paroisse, dont l’étymologie désigne une habitation dans laquelle l’hôte est à son aise, accueille chacun et ne discrimine personne, car personne ne lui est étranger.

Saint Jean Paul II, Message pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié 1999

L’accueil en paroisse ne doit pas seulement prendre en compte la dimension matérielle mais honorer toutes les dimensions de la vie des personnes, dans une approche intégrale : écoute, aide matérielle, orientation vers d’autres acteurs, attention à la quête spirituelle des personnes, valorisation des charismes de chacun etc. Aux chrétiens venus d’ailleurs, elle peut permettre de se découvrir membre à part entière d’une communauté et favoriser ainsi la confiance et l’intégration

Le 6 septembre 2015, le pape François a appelé chaque paroisse à accueillir une famille de réfugiés.

Comment faire pour que la paroisse puisse bien assumer son rôle ?

  • Soigner le premier accueil (permanence d’accueil, accueil à la porte ou au téléphone) avec une ouverture bienveillante et une écoute attentive.
  • Ne pas réduire une personne migrante à sa réalité migratoire ni à ses besoins matériels.
  • Mandater une personne sensibilisée à la réalité de la vie des migrants et donc en position de les écouter de manière pertinente. Cela pour permettre aux personnes rencontrées de trouver une oreille capable de les aider à dépasser leurs peurs et d’envisager un projet de vie ici, en France.
  • Si faire se peut, proposer une aide concrète en s’appuyant sur les compétences présentes au sein de la paroisse ou en collaboration avec d’autres acteurs locaux : cours de français, accompagnement dans la recherche d’emploi, service d’écrivain public, vêtements, aide alimentaire, etc. Si cela n’est pas possible, il est important de savoir orienter vers des organismes compétents.
  • Repérer d’éventuelles attentes spirituels et pastorales (demande d’un sacrement, souhait d’honorer un saint ou d’organiser une neuvaine, etc.) et mettre en lien avec des personnes et groupes respectifs: groupe de prière, catéchèse ou catéchuménat, groupe biblique, pastorale des jeunes, chorale etc. Une attention particulière sera donnée à la dimension interculturelle d’une telle démarche, veillant à la prise en compte des origines des personnes.
  • Soigner l’accueil des personnes au sein de la paroisse pour briser l’anonymat. Cela peut passer par un temps de bienvenue pour les nouveaux venus au début de l’année pastorale ou la création de petits groupes de partage qui se retrouvent dans leur quartier ou village pour lire la Parole de Dieu et prier ensemble. Cela peut aussi passer par des moments conviviaux (repas, sorties, visites, etc.) ou encore des rencontres thématiques (famille, éducation, culture…).

Malheureusement, je ne me sens pas aisément chez mon Père dans cette Eglise locale car les gens ne cessent de me faire savoir que je suis chez eux et non pas chez moi. Je ne peux que respecter ces limites, mais en même temps, je trouve que c’est très dommage. […] J’ai l’impression que pour les gens que je vois à l’église, je ne suis pas d’abord une chrétienne ou une catholique comme eux, mais avant tout une personne d’origine étrangère. Si je rencontrais ces attitudes dans la rue, je comprendrais mieux. Voir ces attitudes en Eglise me surprend un peu.

Rosa, une personne migrante

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