La Pentecôte
« Comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait… » (Actes 2, 1). Le récit commence par une annotation temporelle, où le verbe « s’accomplir » suggère que nous sommes devant quelque chose de plus important qu’une information chronologique : l’accomplissement du sens de cette fête juive.
« Et ils furent tous remplis du Saint–Esprit et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 4). Pierre explique que Jésus ressuscité, après être monté aux cieux, peut répandre le Saint Esprit sur les siens. Il y a une nouveauté importante dans ce qui se passe, dont le motif est la mort et la résurrection de Jésus : grâce à lui, l’union entre le ciel et la terre est accomplie. Le premier signe de ce nouveau début est la communication : « se mirent à parler en d’autres langues ». Les disciples ont commencé à parler d’autres langues pour que tous les gens présents puissent les comprendre. Le récit ralentit son rythme pour présenter les différentes provenances des Juifs. A plusieurs reprises, le récit souligne l’étonnement des témoins et le fait qu’ils se demandent comment il est possible de « parler dans nos diverses langues des grandes œuvres de Dieu » (Ac 2, 11).
Le récit de la Pentecôte est souvent mis en relation avec celui de la tour de Babel (Gen 11, 1-9) Toutefois, les deux récits sont souvent en contradiction. Les deux projets d’unité s’opposent : le premier a échoué alors que le deuxième a réussi. Le vrai problème de Babel n’est pas l’échec du projet, mais sa mauvaise configuration, parce qu’il s’agissait d’un projet autoréférentiel, incapable d’attendre le nom que Dieu lui-même aurait donné. C’est pour cette raison que Dieu avait interrompu ce projet. L’évènement de la Pentecôte, par contre, a trouvé des hommes en attente du don de Dieu.