Tout au long de l’histoire nous trouvons de nombreuses actions d’Eglise, universelle et locale, en faveur des migrants et des réfugiés.
L’on peut ainsi constater que Saint Ambroise n’a pas hésité à vendre les vases et objets sacrés pour libérer des étrangers rendus en esclavage, que sous l’Empire romain, à partir du ive siècle, avec l’octroi de la liberté de culte et avec l’intensification des mouvements de personnes le long des voies de communication, ont érigés les hospitia et les xenodochia (des structures destinées à accueillir les pèlerins étrangers), qu’au IV Concile de Latran (1215) pour la première fois il est question d’un ministère sacerdotal “spécifique” parmi les étrangers exercé par des prêtres de même langue et nationalité, que le droit d’asile en église a caractérisé une bonne partie de l’histoire de l’occident, au moins jusqu’au moment où la séparation entre pouvoir politique et église ne s’est pas imposée.
Par ailleurs de nombreux prêtres et religieux ont souvent contrasté la soi-disant découverte et conquête des nouveaux mondes accompagnés par le massacres des indigènes en Afrique (esclavage), des indiens aux Amériques, des aborigènes en Australie.
Et encore, Pie VI et Pie VII, à la fin du XVIII siècle, avaient donné corps à l’accompagnement des Français exilés lors de la révolution, par la création d’une sorte de grande aumônerie des Français de l’étranger, l’œuvre pieuse de l’hospitalité française en 1792. En même temps, se déployait l’action des congrégations religieuses dans le XIX siècles quand les migrants européens sont appelés à remplacer dans les champs les esclaves noirs affranchis, en Amérique du nord et du Sud.
Par ces diverses prises de position et de parole, l’Eglise a normalement et sur le terrain pratique cherché à donner une réponse aux questions humaines et spirituelles posées par les migrations de toute époque historique.
Cependant, du point de vue hiérarchique et doctrinal, quand on veut dater symboliquement le début de l’intérêt officiel de l’Église pour la “question sociale” et les migrations de travailleurs catholiques, on prend communément la publication de l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII en 1891, véritable pierre milliaire de la nouvelle doctrine sociale de l’Église.
L’anniversaire de cette encyclique est désormais devenu l’occasion pour les pontifes de faire le point sur les sujets évoqués lors de cette première prise de position officielle. On remarque qu’au fil du temps la question migratoire a pris de plus en plus de place dans la configuration des services de l’Église, qui est allée jusqu’à créer des offices qui lui sont spécialement dédiés.