Dans la pensée de Benoît XVI, les migrations sont un signe des temps
Pape de 2005 à 2013, Benoît XVI voit dans les migrations un phénomène structurel appelant une réponse internationale coordonnée. Il rappelle que la charité invite à vivre l’amour fraternel sans discrimination. Il manifeste une attention particulière à la famille, aux femmes et aux jeunes.
Un phénomène structurel qui exige une politique de coopération internationale
Pour Benoît XVI, le fait migratoire est une réalité complexe et ambivalente. Dans Caritas in Veritate, il qualifie de « dramatiques » les défis que ce phénomène lance aux communautés nationales et à la communauté internationale (CV 62), notant que les flux migratoires s’accompagnent d’un « poids de souffrances, de malaise » et que les travailleurs étrangers connaissent des difficultés liées à leur intégration. Dans le même temps, il relève également que ces flux traduisent des « aspirations » et que ces travailleurs « apportent par leur travail une contribution appréciable au développement économique du pays qui les accueille, mais aussi à leur pays d’origine par leurs envois d’argent ».
Benoît XVI considère les migrations comme un signe des temps devenu structurel dans les sociétés modernes. Conséquence de la mondialisation, celles-ci sont devenues aujourd’hui une caractéristique importante notamment du marché du travail au niveau mondial. Pour le souverain pontife, ce phénomène qui concerne un nombre considérable de personnes et qui soulève des problématiques à caractère social, économique, politique, culturel et religieux exige une politique de coopération internationale qui implique non seulement les pays d’accueil mais aussi les pays d’origine. Pour lui, la solidarité exige des réponses politiques adéquates, une plus ample compréhension des causes de la migration, une volonté réelle de les affronter et une acceptation des responsabilités internationales.
L’exercice de la charité invite à vivre l’amour fraternel sans distinctions ni discriminations
Benoît XI propose l’exercice de la charité comme le sommet et la synthèse de la vie chrétienne, et invite les chrétiens à vivre en plénitude l’amour fraternel sans distinctions ni discriminations. En 2009, dans son encyclique Caritas in veritate, il met en garde contre ce risque de notre temps « qu’à l’interdépendance déjà réelle entre les hommes et les peuples ne corresponde pas l’interaction éthique des consciences et des intelligences dont le fruit devrait être l’émergence d’un développement vraiment humain ». Pour le souverain pontife, ce n’est que pas l’exercice de la charité que les migrants ne seront plus seulement considérés « comme une marchandise ou simplement comme une force de travail », autrement dit comme « n’importe quel autre facteur de production », mais comme « une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance » (CV 62).
Les messages publiés pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié
Suivant en cela la tradition de son prédécesseur, Benoît XVI fait des messages pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié les occasions privilégiées du déploiement de sa pensée sur le phénomène des migrants. Les thèmes choisis par lui pour les journées mondiales manifestent une attention particulière aux composantes féminines, familiales et juvéniles de la migration : Les migrations : signe des temps (JMMR 2006) ; La famille migrante (JMMR 2007) ; Les jeunes migrants (JMMR 2008) ; Saint Paul migrant : apôtre des peuples (JMMR 2009) ; Les migrants et les réfugiés mineurs (JMMR 2010) ; Une seule famille humaine (JMMR 2011) ; Migrations et nouvelle évangélisation (JMMR 2012).