La pastorale des migrants manifeste la sollicitude de l’Église envers tous les migrants, quelle que soit leur appartenance religieuse ou culturelle. Par elle, l’Église rend présent l’amour de Dieu manifesté pour tous en Jésus Christ, et témoigne de la volonté de Dieu que tous « aient la vie, et la vie en abondance » (cf. Jn 10, 10).
Le pape François propose quatre verbes pour articuler l’engagement de l’Eglise avec et en faveur des migrants et des réfugiés :
Accueillir – Protéger – Promouvoir – Intégrer
Il rappelle ainsi que les actions de l’Eglise concernent l’urgence du premier accueil mais aussi la protection des personnes vulnérables et l’engagement pour une législation respectueuse des droits humains fondamentaux. Elles visent la promotion d’une vie digne pour chacun et la reconnaissance des personnes migrantes. Elles cherchent à sensibiliser les sociétés civiles comme les communautés ecclésiales. Elles favorisent l’intégration des migrants dans une diversité réconciliée.
La sollicitude de l’Église visera toujours les personnes dans la globalité de l’existence : l’attention aux aspects matériels (nourriture, logement, apprentissage du français, emploi, santé, papiers, etc.) est indissociable de l’attention aux aspects humains et spirituels de la vie : souffrances, questionnements, joies, quêtes de sens, expériences de foi.
La pastorale des migrants porte le souci spécifique de la dimension de foi, dimension souvent peu prise en compte par les autres acteurs de la solidarité, fortement marqués par le souci de la laïcité qui imprègne la société française. En lien avec des représentants d’autres confessions et d’autres religions, elle est sensible à la quête spirituelle des personnes, à leurs questions existentielles et cherche à aider les migrants croyants à vivre leur foi en France.
À l’arrivée en France, la langue, l’origine, la culture, l’appartenance ethnique ou bien encore les différences de tradition font souvent obstacle à une insertion pleine et rapide des migrants catholiques dans l’Église locale. Privée d’un soutien communautaire, leur foi peut alors se retrouver fragilisée. Si l’on n’y prend garde, le risque existe d’un véritable déracinement spirituel. Dans ce contexte, un accompagnement tenant compte de la dimension culturelle de la foi et de la vie ecclésiale est nécessaire. Le plus souvent, celui-ci est assuré dans un premier temps au sein de communautés ethniques et/ou linguistiques.
Après le concile Vatican II, l’Église a pris conscience des limites d’une pastorale migratoire monoethnique, laquelle, en focalisant les communautés sur leur propre culture, les exposaient au risque d’un repli sur soi culturel. Peu à peu, une nouvelle perspective a émergé, affirmant comme ultime objectif la pleine communion entre les différentes communautés ecclésiales. D’une pastorale « pour les » migrants, la pastorale des migrants est ainsi devenue une pastorale « pour tous », chemin vers l’avènement d’une Église réellement catholique.
La foi des chrétiens autochtones est aussi concernée. La pastorale des migrants invite en effet ces derniers à se mobiliser pour l’accueil au nom de leur foi et à devenir, au sein de la société et dans le contexte migratoire actuel, des ferments de paix et de communion. Par cette mobilisation, l’Église se fait promotrice d’une véritable culture de la rencontre et de l’accueil.