Etre attentif aux besoins spirituels des migrants non-catholiques

L'artiste calligraphe Tarek Benaoum a peint une fresque spectaculaire sur un mur jouxtant l'Institut des Cultures d'Islam, à Paris (18e).

L’artiste calligraphe Tarek Benaoum a peint une fresque spectaculaire sur un mur jouxtant l’Institut des Cultures d’Islam, à Paris (18e).

La pastorale des migrants porte le souci spécifique de la dimension de foi, dimension souvent peu prise en compte par les autres acteurs de la solidarité, fortement marqués par le souci de la laïcité qui imprègne la société française.

L’attention aux besoins spirituels des migrants n’est pas réservée aux seuls chrétiens. Parmi les migrants, nombreuses sont en effet les personnes d’autres religions. En lien avec des représentants d’autres confessions et d’autres religions, on cherchera à aider les migrants croyants à vivre leur foi en France.

Mieux connaître la personne

Le premier pas dans l’accompagnement pastoral est de s’intéresser à la personne et de mieux la connaître avec ce qui fait sa vie.

  • Il ne s’agit pas de forcer la personne accueillie à se dévoiler ; il peut y avoir beaucoup de raisons pour lesquelles la personne ne veut ou ne peut pas parler d’elle-même. Mais si la personne est réceptive à l’intérêt qu’on lui porte, il convient de comprendre ses besoins humains et spirituels.
  • Repérer des dimensions spirituelles dans ce que la personne partage : pratiques religieuses, lien avec des représentants de religions/confessions, questionnement sur Dieu ou l’image de Dieu, quête intérieure liée aux questions essentielles (deuil, maladie, avenir…)
  • Dans quelle confession/religion a-t-elle grandi ?
  • Est-ce qu’elle a trouvé un lieu de culte qui lui convient ?
  • Si besoin, orienter la personne vers des personnes appartenant à la même confession/religion.
  • Il existe dans certaines religions une profusion de courants, sensibilités et traditions. Du coup, certains croyants parleront plus facilement à un catholique.

Proposer des espaces de dialogue et de rencontre

L’accueil des migrants est l’occasion de découvrir comment la religion se vit chez des personnes de confessions et de traditions religieuses diverses, en groupe ou dans un dialogue individuel.

  • Des propositions spirituelles peuvent réunir des croyants de différentes religions, issus de la migration ou engagés auprès des migrants : temps de prière, commémoration des morts, etc.
  • On peut aborder les besoins spirituels en entamant un dialogue sur les points communs, sans pour autant taire les différences entre les confessions/religions.
  • Ce sujet peut être sensible s’il est abordé de manière clivante. Mais la volonté de mieux connaître l’autre et de se faire mieux connaître est un atout de la mission pastorale.
"En tant que musulmane, prier avec les autres (chrétiens), c'est être côte à côte, sans préjugés, en oubliant nos différences. Nous sommes côte à côte, hommes, femmes et même enfants - marocains, algériens, laotiens, tchétchènes, turcs et français évidemment. D'ailleurs, c'est ça pour moi le vrai Islam que notre Prophète a essayé de nous apprendre, en vivant à côté des chrétiens et des juifs". Mariam, mère de famille qui participe au "Relais Monde Musulman" à Luçon.

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