« La pastorale des migrants » par le cardinal Velasio De Paolis
Ce chapitre intitulé « La pastorale des migrants » est extrait de l’article « Le missionnaire des migrants », publié dans la revue Quaderni SIMI [Cahiers de l’Institut international Scalabrinien pour les Migrations], OTM, N°39, 1983; pages 188-197. Un extrait a été reproduit dans le Courrier Mission et Migrations (n°3 – Mai 2022), en introduction du dossier « Prier dans sa langue maternelle ».
La pastorale des migrants
Les éléments fournis par les documents de l’Église et nos propres réflexions* peuvent nous permettre de dégager les grandes lignes d’une pastorale des migrants à laquelle le missionnaire qui y est appelé doit se préparer. On peut dire que la figure du missionnaire des migrants telle qu’elle apparaît dans les documents de l’Église présente les principales caractéristiques suivantes : c’est une pastorale spécifique ; elle comporte une véritable dimension missionnaire dont la finalité est éminemment spirituelle ; elle doit s’exercer en communion avec l’Ordinaire du lieu et sous sa responsabilité ; il faut qu’elle soit mise en œuvre dans la fraternité avec le clergé diocésain autochtone et en collaboration avec toutes les composantes de l’Église.
La nécessité qu’il y ait pour les migrants une pastorale spécifique résulte, d’après les documents de l’Église, de l’impossibilité pour ceux-ci de recourir à la pastorale ordinaire des curés de paroisse lorsqu’ils sont à l’étranger ou hors de leur groupe ethnique et linguistique, du fait de la langue différente qu’ils utilisent. C’est normalement la structure paroissiale qui prend en charge la vie spirituelle des fidèles dans l’Église. Le curé de paroisse est le berger des âmes qui, au nom de l’Église, doit prendre soin de ses fidèles afin que, grâce au ministère de cette Église, ils puissent vivre pleinement leur vie chrétienne et obtenir ainsi le salut éternel. Les migrants se trouvent dans une situation anormale. Non que l’on manque de paroisses ou de prêtres disponibles ; en effet, dans la plupart des cas, ils viennent dans des pays où l’Église catholique est déjà implantée et où le ministère sacerdotal est disponible. Quelque chose empêche néanmoins la communication : la connaissance de la langue leur manque[1]. Par langue, on entend non seulement le fait lexical linguistique mais encore tout le mode culturel que celle-ci véhicule[i][2] L’Église sait que toute personne, tout peuple est porteur de son propre patrimoine de foi ou de valeurs chrétiennes, assimilées, vécues ou exprimées à travers des contenus culturels qui, même s’ils ne s’identifient pas à la foi, doivent néanmoins être respectés et ont droit de citoyenneté dans l’Église[3].
Le migrant, contraint de vivre hors de son pays et de son groupe ethnique, est déraciné. La foi aussi est touchée[4]. L’Église, qui n’est liée à aucune culture mais les reconnaît toutes[5], doit être proche des gens dans le respect de leur cheminement spirituel, de leur mentalité et de leur mode d’expression de la foi[6].
Le migrant a le droit d’être considéré et protégé dans ce qui constitue son patrimoine culturel et ses formes d’expression de la foi ; l’Église a le devoir d’aller à sa rencontre et de lui accorder une attention pastorale qui réponde à ses besoins[7]. Et c’est précisément dans la proximité des personnes que naît la pastorale des migrants : une pastorale fondée sur la pastorale ordinaire de l’Église pour tous les fidèles, c’est-à-dire une pastorale qui trouve son expression dans la paroisse. Cette pastorale est toutefois mise en œuvre par des prêtres de la même langue, et qui donc proviennent normalement, mais pas nécessairement, du même pays d’origine que les migrants[8]. Par conséquent, la modalité est différente mais les objectifs sont les mêmes que dans la pastorale ordinaire[9].
Comme on peut facilement le remarquer, l’aspect culturel est fondamental dans la décision qu’on doive avoir une pastorale spécifique. Mais pour éviter des malentendus, des précisions complémentaires sont nécessaires.
L’Église n’absolutise aucune valeur culturelle. Elle est au contraire en mesure de s’ouvrir à toutes, précisément parce qu’aucune ne lui appartient en propre. Le Christ, bien qu’il soit né d’un peuple particulier, appartient à toute l’humanité ; et même si, dans l’Incarnation, en vivant au milieu de son peuple, il a en fait assumé le mode de pensée et d’expression des Juifs, il s’est rendu présent à tout homme et le rencontre là où il est, dans sa réalité concrète[10]. Bien que l’Église, incarnée dans l’histoire, continue de s’exprimer selon les cultures des temps, elle n’en est pas moins la famille de Dieu[11], appelée à rassembler l’humanité entière sous toutes les latitudes ; elle parle toutes les langues et les embrasse toutes[12]. Elle invite ainsi tous les hommes à relativiser leur patrimoine culturel et leur langue, parce que Dieu seul est absolu, Lui qui s’est révélé en son Fils Jésus-Christ vivant aujourd’hui dans son Église. Le patrimoine culturel et linguistique est un simple instrument, un moyen de transmettre la foi, de la nourrir et de la faire vivre. La pastorale s’appuie sur des données ethniques et culturelles, mais ne se soucie ni de les protéger ni de les sauvegarder[13] : elle ne part d’elles ni pour les combattre ni pour s’y enfermer : ce sont simplement des réalités. L’Église se contente d’en prendre acte, de les apprécier et de les valoriser selon et dans la mesure où elles sont des vecteurs de la foi et expriment la vie chrétienne.
Les données ethniques, linguistiques et culturelles renvoient à l’aspect national et patriotique, au sens où elles sont communes à un ensemble de personnes qui constituent un peuple, une nation. L’Église est consciente de tout cela mais le fait de le respecter et de l’apprécier ne l’empêche pas d’en relever les possibles équivoques. C’est pourquoi, dans ses documents récents[14], elle préfère parler d’héritage culturel et de langue commune, plutôt que de nation comme elle le faisait dans des documents antérieurs, par exemple dans la constitution Exsul Familia[15]. L’aspect national peut dégénérer en nationalisme où l’aspect culturel, au lieu d’être considéré comme une valeur parmi d’autres et dans le respect des autres, comme un moyen de communication et de communion avec des personnes d’autres ethnies, est absolutisé. La Pastorale ne serait plus alors l’art de construire l’Église dans la communion, mais se transformerait en instrument d’exaltation personnelle d’un groupe déterminé par opposition aux autres[16].
Le respect des données culturelles permet que, dans l’Église, il y ait une acceptation mutuelle entre les groupes qui la composent. Chacun a le droit de s’exprimer avec sa propre voix car chacun doit se sentir chez lui dans l’Église[17]. On perçoit bien à partir de là le caractère infondé de la tentative consistant à accélérer ou à retarder une certaine intégration ou assimilation, afin de supprimer ou de prolonger artificiellement cette diversité des voix[18]. La pastorale spécifique des migrations est sans aucun doute une pastorale de l’urgence, de la temporalité, appelée à prendre fin avec le temps. Mais cela ne veut pas dire qu’on puisse a priori en fixer les délais. Évidemment, sauf à s’enfermer dans un ghetto, le temps fera qu’en communiquant entre eux, les gens apprendront à se connaître, à se comprendre et à parler la même langue ; les différences culturelles, au sens indiqué ci-dessus, disparaîtront, et ce qui fonde la pastorale spécifique des migrants s’écroulera du même coup. Mais il n’est pas facile de prévoir a priori la durée de ce processus. Il peut durer plusieurs générations. Cela dépend de situations très variées[19]. À Rome par exemple, au Moyen-Âge et dans les siècles suivants, des églises nationales ont été construites pour des groupes de fidèles de pays différents, pourtant peu éloignés. On n’en avait pas prévu la limite de durée. Certaines ont décliné après des périodes de grande splendeur. D’autres sont toujours en activité[20].
La multiplication des paroisses personnelles et nationales a conduit le Code à fixer certaines limites : il prescrit, par exemple, qu’on ne peut ériger de paroisses personnelles ou nationales qu’avec l’approbation du Saint-Siège[21]La même approbation est nécessaire pour leur suppression. Pour contourner cet obstacle, la Constitution apostolique Exsul Familia a incité les évêques à demander l’autorisation de créer des paroisses personnelles pour les migrants[22]. Mais en ce qui concerne la pastorale des migrants, cette même Constitution Apostolique a fixé une limite très importante : on ne peut considérer comme étant migrants destinataires de cette pastorale particulière que ceux qui descendent de migrants jusqu’à la troisième génération[23]. Le but de cette limitation était toutefois de trouver un fondement juridique à la législation, sans pour autant modifier le Code : on considérait que les migrants étaient comme des pèlerins.
Or, on ne peut pas considérer comme pèlerin quelqu’un qui, dans un pays, est né de parents eux-mêmes nés dans ce pays.
L’Instruction sur la Pastorale des Migrants nous a libérés de cette difficulté en considérant le problème sous le seul angle des besoins pastoraux. Il a donc été établi que la pastorale particulière que mettent en œuvre des missionnaires de la même langue peut durer « aussi longtemps que son utilité le requiert »[24].
Dans cette perspective, on voit mal quelle justification peuvent avoir certaines restrictions ou demandes présentées comme des directives pastorales : limitation de l’action pastorale des paroisses personnelles ou des missions pour le soin des âmes, allant jusqu’à les obliger à envoyer les enfants des migrants au catéchisme ou à l’école religieuse de la paroisse locale avec les enfants autochtones, pour forcer ou accélérer leur intégration.
Ce type de contraintes, outre le fait de causer des dégâts du point de vue pastoral précisément (pensons par exemple à la séparation ainsi créée entre parents et enfants, au grand détriment de l’éducation chrétienne), est contraire aux directives de l’Église[25].
Dans l’esprit de ces directives, le missionnaire qui veut mettre en œuvre une pastorale spécifique des migrants doit être proche d’eux, connaître leur mentalité, leur culture[26]. Mais on peut être missionnaire eiusdem sermonis sans s’emprisonner dans les limites étroites d’un mode de vie et d’expression de la foi. S‘il faut d’une part souligner la nécessité d’une pastorale spécifique, fondée sur l’exigence que le message de foi soit transmis par un moyen culturel qui réponde à la formation et aux besoins du bénéficiaire, il faut aussi préciser que ce genre de spécificité ne peut être pris en compte au détriment des valeurs fondamentales de la foi. L’Église peut et doit s’adapter aux cultures mais cela n’est précisément possible que parce que l’Église et son message ne sont liés à aucune culture déterminée et que la culture n’est pas une valeur absolue, un terrain sur lequel on devrait s’isoler et s’affronter, mais une façon particulière de vivre les valeurs humaines, un mode de communication et de croissance. Cela dit, on peut faire les observations suivantes qu’il faudrait certainement approfondir :
a) La pastorale spécifique des migrants découle moins du respect dû au patrimoine culturel que du fait que l’élément linguistique dans lequel s’exprime ce même patrimoine crée un problème pastoral auquel l’Église est appelée à apporter une solution pastorale spécifique, comme elle le fait d’ailleurs en d’autres secteurs.
b) La pastorale spécifique évite l’assimilation forcée qui vise à provoquer l’abandon du patrimoine culturel personnel pour faire adopter celui des autochtones[27]. Elle n’accepte pas non plus le concept d’intégration qui, bien que par un processus plus lent, tend vers le même but que l’assimilation. La présence de groupes ethniques divers ne peut pas être conçu comme un problème à résoudre au plus vite, en forçant les migrants à s’intégrer dans le milieu social et culturel de leur Église d’arrivée. Donc, ni assimilation ni intégration, mais ni non plus d’isolement, de ghetto ou de refus de rencontrer les autres[28]. L’Église est communion : la pastorale ne peut être que communion ; si le patrimoine ethnique des migrants doit être respecté, celui des autochtones doit l’être tout autant ; aucune culture ne doit prévaloir sur une autre : il y a des personnes qui doivent se respecter, apprendre à se connaître et à fraterniser. Ce n’est pas tant une question d’assimilation ou d’intégration que de rencontre[29].
c) Il incombe particulièrement au missionnaire d’être l’homme de la rencontre, l’homme qui crée des ponts, celui qui, bien que parlant la même langue que les migrants, ne s’enferme pas avec eux dans une forme d’isolement[30]. Il est avec eux pour faire que l’Église soit en communion, d’abord avec l’Ordinaire du lieu qui reste le Pasteur auquel a été confiée la charge de faire paître le troupeau de Dieu, et auquel tout prêtre doit être uni s’il veut exercer une pastorale véritable : sine Episcopo non datur Ecclesia ; et en communion également avec ses frères dans le sacerdoce, en particulier les curés de paroisse qui ont la même charge pastorale que lui[31]. Il faut pour cela qu’il connaisse et apprécie la culture du lieu où il est appelé à travailler, et d’abord sa langue, qu’il sache dialoguer avec le monde dans lequel il vit, et faire estimer et respecter le pays d’accueil[32].
d) Si le missionnaire des migrants s’appuie sur des éléments ethniques pour initier sa pastorale, il sait bien qu’ils n’en sont pas le point d’arrivée. La pastorale des migrants doit aussi et surtout être ecclésiale, avoir un souci œcuménique et missionnaire[33].
e) Le missionnaire peut réaliser tout cela dans la mesure où il a un objectif clair et précis de sa mission, et où il le purifie continuellement. Il va vers les migrants au nom de l’Église, pour accomplir envers eux la tâche éminemment spirituelle de cette même Église[34] : apporter et réaliser le salut du Christ. Cela ne veut pas dire que le missionnaire doive négliger les besoins de l’homme concret, sa faim et son besoin de justice[35]. Jésus a aussi donné au peuple affamé de sa parole la nourriture du corps, mais il a refusé d’être proclamé roi, d’être reconnu comme chef sous prétexte qu’il pouvait donner une nourriture périssable, une nourriture qui n’aurait en fin de compte aucun sens si elle ne faisait pas référence à la vie éternelle[36]. Compte tenu de ce but spirituel, le missionnaire saura choisir les moyens apostoliques adaptés et la méthode apostolique appropriée, ainsi que sa lecture et son interprétation de la réalité migratoire.
f) Le missionnaire des migrants sait que les faits et les événements humains résultent de causes qui dépendent le plus souvent de la volonté humaine. Mais leur signification et les indications qu’ils contiennent doivent toujours être comprises au sein de l’histoire du salut[37]. Les migrations, surtout celles d’aujourd’hui, résultent d’une société qui ne respecte pas l’être humain, ne sait pas ou ne veut pas s’édifier selon la justice, où l’être humain est réduit à un simple instrument de pouvoir et où l’argent vaut plus que l’homme lui-même. Les conséquences de cela se répercutent énormément sur l’homme[38].
Le missionnaire doit s’efforcer de créer un monde plus juste, et d’éliminer les injustices. En s’approchant du migrant dans ses situations de souffrance, le missionnaire doit se référer aux paroles et à l’œuvre du Christ, il doit permettre de faire découvrir la richesse que cachent les souffrances humaines et dévoiler le mystère de Dieu présent dans la vie de chacun. Tout est grâce : les migrations le sont aussi. Elles peuvent être le lieu où Dieu appelle et attend une réponse. Le missionnaire est d’abord cet homme de foi, qui croit en la vocation que Dieu lui a donnée. Il s’en va en tant que prêtre, et c’est aussi comme prêtre qu’il rencontre les migrants. Il croit d’abord au mystère de l’amour de Dieu dans sa propre vie et dans sa mission : être la présence du Christ pour les migrants. Il croit aussi en la présence du Christ dans la vie des migrants. Ce mystère a du sens pour les migrants eux-mêmes parce que les migrations, même si elles résultent de l’injustice, peuvent devenir un instrument de fraternité et de communion, une occasion d’expansion[39] du Royaume de Dieu, et que les tribulations qui leur sont liées peuvent être rachetées par la souffrance du Christ.
g) Cela demande au prêtre un véritable esprit missionnaire : l’abandon de sa propre patrie, le dépouillement de soi, car l’Église, au nom de laquelle il agit, n’est rien d’autre que le mystère de la vie et de la mort de son Seigneur[40] ; c’est une entrée, pour le continuer, dans le mystère de l’Incarnation du Seigneur, dans la vie de l’autre, et une participation sérieuse à elle, dans un chemin de pauvreté où resplendit la puissance du Christ Seigneur[41].
h) Il ressort de ces très brèves remarques sur les composantes de la pastorale des migrants qu’elle n’est rien d’autre qu’une pastorale ecclésiale dans laquelle on doit retrouver l’ensemble des composantes fondamentales de toute pastorale, connotées par quelques modalités et spécificités que lui imposent les caractéristiques propres au phénomène des migrations. Mais ces spécificités ne peuvent occulter les éléments fondamentaux qui les sous-tendent. C’est donc une pastorale qui vise à faire advenir le Royaume de Dieu dans le monde des migrants, qui trouve son sens dans la communion avec le Christ et le mystère de sa personne, et qui se réalise dans la communion avec l’évêque, et autour de l’Eucharistie et de l’écoute de la Parole de Dieu[42].
* L’auteur renvoie ici aux pages de son article qui ne sont pas traduites dans le présent extrait [Note de traduction]. [1] CD [Christus Dominus] 18. Le document EF présente cette façon de faire de l’Église comme une pratique constante, n. 13, 4144. L’Église s’est montrée favorable à la constitution de séminaires qui préparent des prêtres adaptés à ce même but (cf. EF 55 ; DPMC [De Pastorale Migratorum Cura, ‘Nemo est’, Congrégation pour les évêques] 23,3). Cf. également DPMC 15 ; MU 23 ; RI, PM 1,5. [2] DPMC 11. [3] RI, PM l,5 : « Plus que d'autres phénomènes, et plus on tend à la stabilité, plus les migrations constituent un défi à l'altérité et à la diversité. Le respect et l'estime mutuels entre les hommes et les peuples, précisément parce qu'ils sont et se reconnaissent différents, sont la condition fondamentale d'une coexistence paisible et fructueuse. Pourrait-il en être autrement dans la société ecclésiale ? C’est ici que s’imposent d’urgence les exigences bien connues et impérieuses de la fraternité et de l'universalité qui demeureraient des mots vides de sens s’ils ne se traduisaient pas en attitudes concrètes. Il est donc fondamental de reconnaître le droit inné des migrants à préserver et à développer leur patrimoine ethnique, linguistique et culturel ». Cf. également la Lettre MU 3. Le Pape est revenu sur ce sujet dans ses divers discours. Cf. S. TOMASI, Migrants and refugees in the teaching of Jean Paul [Migrants et réfugiés dans l'enseignement de Jean-Paul II], in « Migration Today » [« Migration aujourd'hui »], 10/2 (1982) 28-34. Le même concept est repris dans les lettres envoyées chaque année à l'occasion de la Journée du migrant. [4] DPMC 4. La lettre MU 7 rappelle le lien important qui existe entre foi et culture. [5] GS [Gaudium et Spes] 42,62. [6] AG |Ad Gentes]22 ; AA [Apostolicam Actuositatem] 7 ; RI, PM III,1. [7] MU 25, 26, 29. [8] EF 38. [9] On prévoit de constituer des séminaires (cf. EF 27) ; la paroisse nationale ou personnelle est exaltée (cf. EF 22 en comparaison du n. 13). [10]GS 22. [11]« Les migrants qui prennent contact avec une Église particulière et qui s'y établissent, même pour peu de temps, sont chez eux du point de vue ecclésial » (RI, PM Il, 1). [12] AG 4. [13] Rapport du Centre d'études sur les Migrations au Conseil Supérieur de l'émigration, 6-8. [14] CD 18 ; Motu Proprio Pastoralis Migratorum Cura ; Lettre MU, RI. [15] Ainsi par exemple en EF 105, XXXII, XXXIII, XXXIV, on trouve constamment la terminologie « sermonis seu nationis ». [16] L’histoire enseigne comment, à partir d’une connotation culturelle, on peut glisser facilement vers une connotation politique, ce qui a des implications pouvant faire obstacle à une bonne approche pastorale. Cf. A. ANCEL, La Chiesa e il fenomeno migratorio [L’Église et le phénomène migratoire], Maestri della Fede [Maîtres de la foi], n. 84, IDC, 30. [17] « Dans l’Église, il n’y a pas et ne peut pas y avoir d’étrangers ou d’invités » : RI, MP II,1. [18] DPMC 24,4 ; MU 19. [19] La situation de l’Europe est une chose, et celle de l’Amérique, qu’elle soit du Nord ou du Sud, en est une autre. La question de l’arrivée des Asiatiques ou des Africains dans le monde occidental est plus complexe. [20] Cf. EF 12. [21] Can. 216, § 4. [22] EF 105, XXXIV. [23] EF 105, XL. [24] DPMC 15. [25] « Cappellanus seu Missionalis, cui paroecia personalis collata est, paroeciali fruitur potestate una cum omnibus facultatibus et oneribus, quae ad normam iuris communis parochi propria est » (DPMC 38). « Cappellanus seu Missionalis, cui missio cum cura animarum concredita est, propria fruitur potestate atque, congrua congruis referendo, parocho aequiparatur » (DPMC 39,1). Puisque ce pouvoir est lié, en vertu du même droit commun, au même office, il ne peut être limité. [26] AG 11,15. [27] Voir « On the move » 7 (1973) 114. [28] Cf. A. ANCEL, La Chiesa e il fenomeno migratorio [L’Église et le phénomène migratoire], 22. « On en arrive ainsi à une pastorale d’assimilation ou à une pastorale de ghetto national. Mais ni l’une ni l’autre ne peuvent être efficaces, parce qu’elles ne correspondent pas à la réalité ». [29] MU 19-20. [30] RI, PM II,6 : « Dans cette perspective, l'aumônier apparaît comme un homme-pont entre deux cultures et deux mentalités. Être un homme-pont suppose, chez l'aumônier, d’avoir la pleine conscience d’exercer un véritable ministère missionnaire, ce qui implique d’être disposé à participer en permanence, ou du moins avec une certaine stabilité, à l’événement migratoire. » [31] DPMC 26 ; 30,3. [32] DPMC 42. [33] DPMC 30,2 ; MU 13. [34] EF 3,100 ; MU 9 ; S. BAGGIO, Pastorale dei Migranti, [Pastorale des Migrants] 4. [35] MU 17. [36] Jn 6. [37] MU 9. « Dans bien des cas, la mobilité humaine a été décisive ou a du moins exercé une influence considérable sur la naissance et le développement de nouvelles Églises ». [« Se retrouver jeune émigré en Occident marque un tournant dans une vie, conduit à une rupture dans les conditions d’existence, sans toutefois rompre la continuité spirituelle […]. L’exil permettait un pèlerinage vers les sanctuaires. J’avais hâte de connaître le christianisme occidental, ses sanctuaires, ses miracles, ses saints […]. L’action des étudiants chrétiens russes en France, dont j’étais le premier secrétaire, m’offrit une occasion unique de nombreuses rencontres : j’en fus marqué d’une impulsion définitive. Tout me disait que l’émigration russe représentait un fait providentiel dont il fallait sonder et déchiffrer le sens spirituel profond ». C’est ainsi que le P. EVDOKIMOV relate son expérience dans L’homme, icône du Christ, Editrice Ancora [en version italienne], Milan, 1982. [38] Laborem exercens, 23 ; Familiaris consortio, 77. Cf. G. TESSAROLO, Il lavoro e il problema dell’emigrazione [Le travail et le problème des migrations], in AA. VV., Commenti all’enciclica « Laborem Exercens » [Commentaires de l’encyclique « Laborem Exercens »], Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano [Librairie Éditrice Vaticane, Cité du Vatican] 1981, 275-284. Cf. S. TOMASI, art. cit. [39] L'émigration devient une occasion favorable à l'expansion du royaume de Dieu" (RI, PM II, 4). "...dessein divin, qui diffuse la foi par la mystérieuse providence du phénomène migratoire et qui unifie la famille humaine dans le Christ" (Ibidem., III, 7). [40] MU 8 ; AG 5. [41] Cf. AG 8, 10, 24 [42] Cf. can. 899 du nouveau Code de droit canonique. Traduit de l'italien par Marie-Cécile Dassonneville.