Enquête sur les Français et leurs perceptions de l’immigration, des réfugiés et de l’identité

Image
A l’origine de l’initiative More in Common ? « La volonté de comprendre et d’agir face à la réticence de nos démocraties à offrir leur hospitalité aux réfugiés ». Cette enquête, menée par l’IFOP, est donc une première étape vers une mobilisation qui prendra la forme de campagnes et de nouveaux mouvements citoyens. L’étude s’inscrit dans un contexte de « pessimisme économique et de désillusion politique », dans lequel la menace terroriste est considérée, à 53%, comme le premier défi de la France, en septembre 2016 (soit après l’attentat du 14 juillet à Nice et l’assassinat du Père Jacques Hamel le 26 juillet).

Elle répartit en cinq segments la population française. Entre les extrêmes (les Multiculturalistes et les Nationalistes Identitaires ), le « milieu ambivalent » représente au total 53% de la population avec les Humanitaires, les Inquiets Economiques et les Laissés pour Compte.

Majoritairement féminin, alors que les extrêmes sont en majorité composés d’hommes, c’est ce « milieu » qu’il faut convaincre pour « promouvoir de manière plus efficace des valeurs d’ouverture et d’inclusion », objectif assumé de l’association.

Parmi les questions posées : « Dans quelle mesure êtes-vous d’accord ou n’êtes-vous pas d’accord avec le fait que les Français peuvent être fiers de leur identité nationale ? » ou encore « De manière générale, diriez-vous que l’immigration a eu un impact positif ou négatif sur la France ? ».

Les sondés étaient également invités à se prononcer sur une série d’affirmations en lien avec les attitudes face aux réfugiés.

More in Common analyse : « Au-delà des jugements théoriques sur la question des réfugiés, les freins sont nombreux à leur accueil sur le territoire français » : doutes sur la légitimité du statut de « réfugié » de certains immigrants (51%) ou sur leur capacité à s’intégrer dans la société française (46%)…

L’étude montre aussi que les questions religieuses et culturelles soulevées par l’islam sont un des principaux obstacles. « Si un tiers des Français estime que les musulmans partagent des valeurs similaires aux leurs, un autre tiers (35%) pense exactement l’inverse ». « Le rejet de l’Islam jugé par certains comme incompatible avec la République se cristallise autour de la place de la femme » révèle l’enquête.

Au cours des 12 derniers mois, 25% des Français affirmaient être déjà venus en aide aux réfugiés, principalement sous la forme d’un don de nourriture, de vêtements ou d’objets. Cette proportion grimpe à 30% en intention pour les 12 prochains.

Les messages s’appuyant sur l’apprentissage du français, la participation à la vie en société et l’intégration professionnelle des populations accueillies sont perçus favorablement. A l’opposé, les messages faisant appel « à la morale ou à l’éthique » sont jugés peu convaincants et culpabilisateurs. « Majoritairement rejetés », ils apparaissent « contre-productifs » met en garde le sondage.

A retenir

L’étude encourage une communication positive, valorisant des exemples d’intégration réussie de migrants et de réfugiés. Elle souligne l’enjeu d’une meilleure connaissance de l’islam et des musulmans.

Parmi la population française, les Multiculturalistes sont les plus enclins à accueillir des réfugiés, aux côtés des Humanitaires.

Les Inquiets Économiques partagent une opinion proche de celle des Laissés pour Compte, pour qui l’accueil des réfugiés suscite de nombreuses craintes, qui poussent à une posture de fermeture plus ou moins forte.

Les Nationalistes Identitaires manifestent leur rejet de toute immigration.
Image

Sur le même thème