Rapport 2016 sur la rétention
La Cimade, l’Ordre de Malte, France Terre d’Asile, l’Assfam, Forum Réfugiés et Solidarité Mayotte publient leur 7ème Rapport commun sur les centres de rétention administrative (CRA ou LRA) en France. En 2016, près de 46.000 personnes, dont des enfants, ont été placées en rétention, première étape vers l’éloignement forcé.
« Ce rapport n’aurait pas de sens si on ne rappelait pas que derrière tous ces chiffres, ce sont bien d’hommes, de femmes et d’enfants dont il s’agit ». C’est ainsi qu’est introduite la publication 2016. Elle présente, pour chaque centre, une fiche technique (nom du chef de centre, nombre de douches, accès par les transports en commun…), des statistiques (conditions d’interpellation, principales nationalités, durée de rétention…), de courts témoignages et des focus thématiques.
En France, la durée maximale de rétention atteint 45 jours – durée jugée « inefficace et traumatisante » par le collectif.
Si les chiffres ont baissé en métropole avec 24.000 placements (moins 13% par rapport à 2015), ils ont augmenté en Outre-Mer, où ont été comptabilisées 22.000 mesures de rétention.
Le seul centre de Pamandzi, à Mayotte, affiche le triste record de 19.488 placements et 95,5% d’expulsions. En Ile-de-France, le CRA de Paris 12e a effectué 3.582 placements et 29% d’éloignements. En province, le CRA de Coquelles (Pas-de-Calais) a totalisé 2.996 mesures et 29% d’expulsions.
Le rapport précise que l’enfermement « a également constitué une composante de la politique appliquée à la fermeture des camps de personnes migrantes ». En effet, « la rétention a été détournée de son objet, en servant à éloigner les migrants des zones de campement », comme à Calais ou La Chapelle (Paris).
Des prisons qui ne disent pas leur nom
Actes d’automutilation, tentatives de suicide, prescriptions de calmants et même transferts en hôpital psychiatrique ont été observés par les associations.
De plus, malgré cinq condamnations de la France par la Cour Européenne des Droits de l’Homme en juillet 2016, des enfants ont également été placés en CRA.
Lancée par la Cimade, une pétition s’adresse au Président Emmanuel Macron pour « mettre un terme à cette pratique indigne dont aucun enfant ne peut sortir indemne ».