ACI : Déclaration du Comité national sur la Crise des Migrants
Déclaration du Comité national de l’Action Catholique des Milieux Indépendants
« J’étais un étranger…. »
Des milliers de personnes fuient l’horreur chaque jour au péril de leur vie et nous demandent l’asile. Nul ne peut rester à observer ces mouvements de population sans rejoindre l’élan de solidarité humaine et la mobilisation mises en place et organisées dans notre pays et dans toute l’Europe, répondant ainsi à l’exigence évangélique : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » Mt 25, 35. Accueillir celui qui frappe à la porte devient source de joie tant pour l’accueilli que pour l’accueillant.
Des membres de l’ACI sont déjà à l’œuvre sur le terrain depuis de longues années, avec d’autres, individuellement ou au sein de diverses associations. Encourageons cette vigilance et cette disponibilité aux besoins qui s’expriment autour de nous, en faveur de nos frères migrants.
D’autres hésitent devant cette crise dont la complexité n’est plus à prouver. À ceux-là nous voulons dire : changeons notre regard, dépassons nos peurs, rendons-nous proches de ceux qui souffrent. Ce ne sont pas des problèmes ou des questions qui arrivent, ce sont des personnes, enfants, femmes, hommes qui fuient la mort, la guerre, la misère économique, le viol et la torture. Nous ne pouvons mettre un voile sur notre cœur devant tant de misère !
Comment s’y prendre ?
- Chacun peut trouver localement et plus largement ce qu’il peut engager ou investir de lui-même pour participer au travail d’accueil, d’accompagnement, de sensibilisation ou d’action politique qui ne fait que démarrer…
- Être particulièrement attentif à écouter ce qui se dit, ce qui se fait
- Discerner les enjeux politiques et géopolitiques de ces crises migratoires
- Engager à propos de ces situations des échanges avec les personnes de notre entourage comme y invite déjà pour cette année la démarche d’enquête de l’ACI
- Etre attentif à ce que cet accueil ne contribue pas à diviser les pauvres, ceux qui sont déjà là et ceux qui arrivent.
Il nous faut aussi faire entendre partout où nous le pouvons, rejoignant ainsi le cri de nombreuses organisations, notre indignation et notre honte, devant ce qui se passe aux frontières de l’Europe ou à Calais. Tout homme a droit à la dignité, nous ne pouvons rester silencieux devant ces traitements inhumains, déniant à ceux qui tentent de survivre, les droits les plus élémentaires d’abri, d’hygiène et d’accès à l’eau.
«Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.» Mt 25,34-40
Avril 2016