Zoom sur l’enfance aux périphéries
« La présence aux périphéries fait partie de la foi chrétienne » a rappelé Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis et vice-président de la Conférence des évêques de France, responsable de la démarche « Eglise en périphérie ». Le rapport 2018 met en lumière plusieurs propositions de l’Eglise catholique à destination de l’enfance aux périphéries, qu’elles soient géographiques ou existentielles.
En introduction à la problématique, Mgr Bruno-Marie Duffé, secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral (Saint-Siège), éclaire cette notion issue de Popularum Progressio (1967) et de Laudato si’ (2015). Il fait le lien avec les périphéries vers lesquelles les chrétiens sont encouragés à se tourner. « C’est dans les périphéries que l’on découvre ou re-découvre le désir d’être pour quelqu’un (la solidarité), le combat pour la dignité (le respect) et la volonté de construire un avenir pour tous. Même si cela doit nous faire traverser des situations de tension, voire de violence, aller aux périphéries, c’est sortir des intérêts immédiats pour consentir à un projet social qui n’exclut personne mais qui inclut chaque individu comme une personne reconnue pour elle-même » écrit-il.
Dans ce projet de société ambitieux, il n’oublie pas les mineurs migrants isolés ! Ils sont « nos enfants : les enfants de la communauté humaine, estime-t-il. Et nous avons une responsabilité dans notre manière de les accueillir, de les rencontrer, de les écouter, de les soutenir. Ils portent en eux la blessure affective et sociale d’une solitude qu’ils n’ont pas choisie. Ils sont pourtant riches de capacités, d’attentions et d’espoirs. Ils sont les acteurs de demain ».
Partronages, journées de détente en famille pour les enfants handicapés, accueil de fratries dans une MECS (Maison d’Enfants à la Caractère Social) fondée par des religieuses, spectacles de marionnettes pour les enfants de gens du voyage… La diversité des initiatives est frappante. Coordinateur de la démarche, Xavier de Palmaert souligne aussi l’accompagnement dans la durée, l’attention à ce que l’enfant soit le premier acteur de sa vie et les fruits positifs pour l’ensemble de la famille.
Pour ces acteurs d’Eglise, la promesse de Jérémie (29,11) : « Je vous donnerai un avenir et une espérance » est une motivation supplémentaire. « Les enfants et les jeunes sont destinataires de cette prophétie et il nous revient de participer activement à son avènement » peut-on lire dans la conclusion du rapport.
L’éveil à la foi et le développement d’une vie spirituelle, cœur de l’action de l’Eglise… mais pas que !
Un sondage réalisé à l’occasion de cette publication révèle que 51% des répondants (parents ou grands-parents) ont choisi une structure de l’Eglise catholique pour leur enfant (ou petit-enfant) : établissement scolaire, association culturelle ou sportive, aide aux devoirs, etc. L’éducation au vivre-ensemble est la première attente des sondés envers l’Eglise pour les quartiers sensibles comme pour le rural. Ils sont 59% à considérer que l’Eglise donne des repères et des valeurs aux enfants. Ils estiment que la religion est un apport important en termes d’ouverture aux autres (53%) et de culture générale (52%).