Carême 2019 avec la Fraternité Georgette : le jeûne
Dans le diocèse de Montauban, la Fraternité Georgette a notamment pour mission une communauté de vie avec des migrants, sans distinction de religion. Ses membres partagent leur manière de vivre le Carême.
En quoi la vie quotidienne avec les migrants fait-elle changer d’attitude ?
Notre vie quotidienne avec les migrants exige de nous de prendre bien en compte nos différences, de les respecter – et de relativiser les petits problèmes que nous rencontrons. Jeûner dans nos attitudes, c’est les porter dans le positif, jeûner de paroles négatives. Cela nous ramène aux essentiels de la vie.
Quels exemples de « déplacements » pouvez-vous donner ?
On s’est simplifié la vie. On devient « vrai ». Nous nous sommes réconciliés avec notre pauvreté. La vie est plus simple. Nous ne sommes pas dans le discours mais dans le geste : un sourire, une attention…
Comment la présence des migrants accueillis comble-t-elle « le vide du cœur » ?
Par la joie du partage. Ils ont l’attitude du cœur ! Nous sommes en souci permanent de communion. Ils ont pris soin avec beaucoup d’amour de l’un d’entre nous, membre fondateur de la fraternité atteint de la maladie d’Alzheimer jusqu’à sa mort. Handicapés par cette maladie, nous venions juste d’envisager avant leur arrivée d’adopter un nouveau type d’engagement, moins lourd. Grâce à eux et avec eux, nous continuons notre mission comme frères et sœurs. Ils nous ont permis d’apprendre à jeûner de la désespérance.
Qu’est-ce que les migrants vont ont appris sur le sens du jeûne de nourriture ?
Ils bénéficient de l’aide alimentaire apportée par les « Restos du cœur », la Croix-Rouge… Nous accueillons avec grand respect ce que l’on nous donne. Et aussi bien dans la cuisine où nous faisons des plats gourmands de différents pays ou à notre table, c’est toujours la joie qui est au rendez-vous…. Et puis, nous sommes capables maintenant de nous abandonner à la Providence de Dieu.