Carême 2019 avec la Fraternité Georgette : la prière
Dans le diocèse de Montauban, la Fraternité Georgette a notamment pour mission une communauté de vie avec des migrants, sans distinction de religion. Ses membres partagent leur manière de vivre le Carême.
Quelle est la place de la prière dans la charte de vie des membres de la Fraternité ?
Elle est importante. Nous sommes à Notre-Dame de la Paix et nous avons mis sous le manteau de Marie nos photos et lui demandons protection.
Le plus souvent possible, nous prions les Laudes. Le soir, après le repas nous louons le Seigneur et prions Marie et Joseph avec les parents et les enfants, chrétiens et musulmans. Le mercredi midi, nous nous retrouvons à l’église (juste à côté de notre maison) pour louer, prier l’Esprit Saint, écouter la Parole et prendre avec un temps de réflexion. Nous demandons au Seigneur d’intercéder pour nos frères et sœurs migrants souffrants. Nous écoutons les prières dites en arménien, en marocain. Nous chantons Marie.
Il y a des moments de prière personnelle pour chacun.
Comment soutenez-vous la vie spirituelle des personnes accueillies ?
Nous respectons leur foi. Nous respectons leur temps de prière. Pendant le temps du Ramadan nous attendons l’heure pour dîner ensemble. Nous prions ensemble. Nous fêtons ensemble les grandes fêtes : Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, l’Assomption, la Toussaint. En ce qui concerne les personnes accueillies « extérieures », chrétiennes, nous avons une fois par quinzaine une « FRAT » c’est-à-dire un temps de retrouvailles, avec le repas partagé, des chants de louange, l’évangile du dimanche suivant – écoute et écho de la Parole de Dieu dans nos vies. Prières les uns pour les autres.
Nous faisons partie du Réseau Saint-Laurent, avec lequel nous participons une fois par an à la session de théologie pratique, consacrée à l’expérience de foi des pauvres et à la diaconie. Deux d’entre nous ont été impliqués dans l’élaboration du texte de référence.
Quel passage d’Evangile va guider votre Carême et pourquoi ?
Quand Jésus marche sur le lac, dans l’évangile de Matthieu (14, 22-33), avec cette phrase : « Confiance ! c’est moi, n’ayez plus peur » (Mt 14,27). Pour remercier le Seigneur de venir vers nous à travers ceux qui sont sans-papiers, sans hébergement, sans nourriture… et pour les accueillir, en surmontant nos craintes.
C’est une grâce d’être libéré de nos peurs et de goûter « la joie de la rencontre ». Nous avons le désir de témoigner, pour inviter d’autres à faire de même. Nous allons nous organiser pour pouvoir réellement commencer à porter ce témoignage pendant ce temps de Carême.