« Ils étaient des nôtres » par Mgr Didier Berthet

Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié, venu soutenir l'équipe diocésaine pour la campagne du denier de l’Église.

Pour la campagne du denier de l’Église, Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié, soutient l’équipe diocésaine composée d’une femme et d’hommes – prêtres et diacres, laïcs et migrants.

Edito de Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié, paru dans la revue diocésaine de juin 2019, sur l’équipe diocésaine composée de prêtres, séminaristes, laïcs et migrants !

La joie était bien au rendez-vous, en ce vendredi du mois de mai, lorsqu’une « équipe diocésaine » de football, composée pour l’occasion, affrontait amicalement le club de Raon l’Étape sur son terrain. Au-delà du sympathique « coup médiatique » en écho à notre campagne pour le denier de l’Église, la rencontre fut d’abord un grand moment de fraternité, aussi intense qu’inattendu, alimenté de surcroît par la joyeuse ferveur d’un public largement diocésain.

Mais la fraternité s’est aussi jouée à l’intérieur de notre équipe magnifiquement « catholique » dans son recrutement, si disparate en générations, vocations et origines. Et au cœur de notre formation se trouvaient deux jeunes réfugiés soudanais. Ils ont pris place parmi nous très naturellement, et leur belle efficacité sur le terrain nous a grandement aidés à faire un match honorable… Ce jour-là, dans la fraternité très naturelle du jeu sportif, ces deux jeunes n’étaient plus seulement ces demandeurs d’asile dont on ne sait pas trop quoi faire et qu’on hésite à croiser.  Ils avaient un nom et un visage, ils étaient précieux pour nous, ils étaient pleinement des nôtres.

Ce que la magie toute simple d’une rencontre sportive nous a permis de vivre, il faudrait que nous puissions le vivre au jour le jour avec ceux qui ont fui la violence ou la misère pour aborder enfin sur nos rivages et rejoindre nos cités. Outre la collectivité publique, des volontaires et des militants se mobilisent pour les accueillir, les accompagner et défendre leurs droits lorsque c’est nécessaire. Pour tout cela nous devons rendre grâce et peut-être, le cas échéant, nous rendre disponibles.

Mais c’est avant tout notre regard que nous devons convertir en nous posant ces questions : ces familles et ces jeunes réfugiés auront-ils pour nous un nom et un visage ? Pourront-ils être importants pour nous ? Seront-ils un jour pleinement des nôtres ?

Ils le seront si nous osons aller à leur rencontre ; n’est-ce pas là le chemin de notre commune humanité et l’esprit de l’Évangile ?

Mgr Didier Berthet, Évêque de Saint-Dié

Retrouvez chaque mois l'édito de Mgr Didier Berthet pour « Église dans les Vosges ».

Sur le même thème