Chœur Africatho : les jeunes de l’Aumônerie africaine en concert à Paris
Le Chœur Africatho donne un concert, samedi 21 septembre 2019, en l’église Saint-Hippolyte à Paris (13ème). Hermann, ingénieur chimiste, a rejoint en novembre 2016 cette chorale qui relève de l’Aumônerie nationale des Africains. Il sera aussi au Rassemblement national des jeunes Africatho à Lyon, du 1er au 3 novembre 2019.
Quelle place le chant occupe-t-il dans votre vie de foi ?
J’ai commencé à faire du chant choral en 2009, au Gabon. C’était pour moi une façon de vivre ma foi par l’entremise d’un service d’Eglise. J’ai pris énormément plaisir avec le temps à pratiquer le chant. Aujourd’hui, le chant est pour moi, d’une part, le moyen de communier avec mes frères chrétiens, de vivre et faire vivre la célébration du mystère eucharistique. D’autre part, une source d’inspiration, dans mes moments de sécheresse spirituelle, de faiblesse, de doutes, d’incertitude voire de découragement. Enfin, il me permet de me rapprocher de Dieu par la méditation des paroles.
Le chant m’a énormément porté dans la réalisation de certains projets de vie. Je garde le souvenir d’un chant de méditation que j’écoutais tous les matins alors que je marchais tout seul, à 6h du matin, dans des rues presque vides et glacées, en cet hiver 2016. Ce chant m’a effectivement permis de puiser les forces nécessaires pour mener à son terme ma mission d’intervenant de physique-chimie en lycée d’Enseignement privé catholique.
A votre avis, en quoi la musique est-elle évangélisatrice ?
Pour moi, la musique est un langage universel qui peut être compris et apprécié par chacun, en fonction de sa sensibilité, de ses valeurs et de sa culture. Le rythme d’une musique, ses sonorités et harmonies peuvent être vecteurs de conversion, de paix et de guérison intérieure, voire d’une émotion spirituelle incontrôlée et incontrôlable. La musique, selon moi, constitue également le moyen de mettre en œuvre le « vivre ensemble » mais aussi de partager son expérience de foi sans réserve. En ce sens, la musique favorise et facilite la rencontre, en faisant tomber les barrières dressées par les préjugés interculturels.
En effet, il est courant qu’en fin de concert, le public venu, nous écouter en diverses églises et cathédrales de France, nous fasse remarquer que « les rythmes et les chorégraphies sont interpellants, entraînants et contagieux de joie; que la touche d’africanité apportée lors de l’exécution de certaines grandes œuvres classiques européennes leur donne un écho particulier qui réchauffe la foi ». C’est pour ces raisons que je considère que la musique en général, et celle du Chœur Africatho en particulier, constitue un indéniable outil d’évangélisation et d’espérance pour l’Eglise catholique en France et ailleurs.
Quel morceau du répertoire vous parle particulièrement et pourquoi ?
Tous les morceaux du chœur me parlent : diversité de rythme, de style, de spiritualité mais aussi de message véhiculé. S’il fallait en choisir un seul, ce serait : « Aye ben den kadi », simplement parce qu’il s’agit d’un chant en bambara (Mali) qui invite à demeurer en bonne entente. C’est un appel à l’unité des chrétiens, dans un style musical traditionnel. En effet, chaque fois qu’il est au répertoire, ce chant suscite chez les personnes présentes une vive émotion, voire une communion spirituelle, bien qu’elles ne comprennent pas forcément les paroles.
Ce morceau ravive en moi l’espoir que les Hommes, dans la société permissive actuelle qui perd de plus en plus les valeurs de partage et de communion fraternelle propres aux premières communautés chrétiennes (cf Livre des Actes des Apôtres), soient capables de vivre en harmonie. Il me conforte dans l’espérance que je nourris et selon laquelle chrétiens ou non, croyants ou non, africains ou français, sommes tous capables d’être unis au-delà des différences religieuses, de couleurs de peau ou culturelles.
Rassemblement national Africatho 2019
Rendez-vous à Lyon, du 1er au 3 novembre 2019, sur le thème : « Quelles stratégies d’acculturation pour quelles espérances ? Ces « journées de réflexion, de partage, de témoignage et d’échange autour de conférences-débats, d’ateliers, d’animations, d’adoration, d’activités artistiques (concert/théâtre/danse) et de soirées culturelles sont autant de moments exceptionnels de rencontres avec Dieu, avec l’Afrique et avec l’autre, qui questionnent tant la foi que la multiculturalité, en vue de ressourcer l’espérance ».