Jeunesse «africatholique» : «Notre point commun est la foi»
Leititia Cynthia, 25 ans, travaille dans l’informatique. Elle fait partie des jeunes de l’Aumônerie nationale africaine. Lors de la Rencontre nationale Africatho à Lyon, les 1-3 novembre 2019, elle chantera avec le chœur du même nom.
« L’authenticité de la manière de vivre » et « l’espérance partagée à travers le chant » sont les (bonnes) raisons qui ont poussé Leititia à rejoindre le chœur Africatho, il y a un an. Cette formation ne laisse personne indifférent. Elle étonne même. Composé de jeunes de plusieurs nationalités africaines, le chœur Africatho propose un répertoire qui puise dans la richesse des cultures représentées. « Nous arrivons à chanter ensemble malgré nos différences. C’est cela qui m’a le plus attirée » confie la jeune femme originaire du Cameroun.
Pour elle, le chant est la meilleure manière de prier : « Un chant religieux m’aidera à sentir la présence de Dieu. A travers les paroles et le rythme, je peux transmettre un message de paix et d’amour ». Toutes les paroles sont traduites pour que les choristes s’en approprient le sens. « On essaie de les vivre pour entrer en communion avec le public » explique Leititia. Des mises en scène sont alors conçues qui impliquent tout le corps.
« Etowa dzam » (« Mon être cher donné par amour pour vous » en fang, une langue d’Afrique centrale) fait partie de ses préférés et traduit son propre désir d’unité. « Ce chant parle de Jésus qui s’est donné sans calcul ni arrière-pensée. Quand je regarde le monde aujourd’hui, l’amour a disparu. Les gens pensent à eux avant de penser aux autres. J’espère qu’à travers ce chant, on pourra faire comprendre qu’on doit tous avancer ensemble, en s’aimant les uns les autres. Nous devons tous suivre la vie qui mène au Père ».
Prochain concert à Lyon
Sa prochaine représentation aura lieu lors de la Rencontre nationale à Lyon, pendant le long week-end de la Toussaint (1-3 novembre 2019). Leititia avait déjà participé à celle d’Orléans en 2017. Elle en retient les débats constructifs et la fierté d’être ensemble mais aussi les temps de louange. « J’ai constaté que chacun a un talent. Notre point commun est la foi qui nous réunit tous ». « Nous voulons tous développer notre continent. Parvenir à travailler ensemble au sein du Chœur Africatho est déjà un signe. L’union fait la force, non ? » lance-t-elle.
Le thème 2019 est l’acculturation, c’est-à-dire la rencontre entre deux cultures, dans une dynamique réciproque. Arrivée en France pour ses études, niveau Bac +3, Leititia se souvient d’un démarrage un peu difficile : « Les Africains représentaient un quart de la classe. Alors que nous devions faire des travaux en groupe, j’ai essuyé plusieurs refus. Quand on a vu le travail que je fournissais, alors j’ai été acceptée ». La recherche de stage qui a suivi n’a pas été simple non plus. Elle comprend que son directeur de stage est chrétien car il ne fait pas de différence alors qu’un collègue la teste…
« J’attends de cette rencontre que des personnes qui ont vécu ces situations puissent témoigner et donner des conseils sur comment s’intégrer facilement ». Ce rendez-vous national comporte donc pour la jeunesse « africatholique » une dimension de partage d’expériences mais aussi une forte attente de soutien mutuel et fraternel. A Lyon, Leititia veut témoigner et apporter sa pierre à l’édifice !
Claire Rocher (SNPMPI)