Coronavirus : quelques bonnes nouvelles pour les migrants, les réfugiés et les sans–abri
Les différents plaidoyers pour que les migrants, les réfugiés et les sans-abris ne soient pas les grands oubliés du confinement imposé pour lutter contre la propagation du coronavirus semblent porter leurs fruits. De nouvelles dispositions administratives et la reprise des distributions alimentaires vont soulager des milliers de personnes vulnérables, notamment à Paris.
Le 13 mars, la fin de la trêve hivernale a été repoussée au 31 mai 2020 : les expulsions locatives sont donc interdites deux mois de plus que d’ordinaire.
Dans la foulée, le Ministère de l’Intérieur a annoncé que « la durée de validité de plusieurs documents de séjour » serait prolongée: trois mois de plus pour les attestations de demande d’asile et les récépissés de demande de titre de séjour, pour ne citer qu’eux.
Avec la loi d’urgence du 23 mars, l’hébergement des mineurs non accompagnés (MNA) – jusqu’à présent compétence des départements – incombe désormais à l’Etat. Et pour ne pas les laisser à la rue, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) poursuivra la prise en charge des jeunes devenus majeurs mais pas autonomes.
Vers une révolution fraternelle ?
Depuis le 25 mars, une nouvelle case à cocher figure sur l’attestation de déplacement dérogatoire. En effet, l’Etat encourage la « participation à des missions d’intérêt général », de nombreuses personnes ne pouvant plus les assurer.
La Préfecture de Paris a ainsi contacté le Vicariat pour la solidarité du diocèse pour participer à la prise en charge des personnes présentes sur le campement d’Aubervilliers, évacué le 24 mars, et mises à l’abri dans des gymnases, à Paris et en Seine-Saint-Denis. Les distributions alimentaires ont repris dans 20 églises parisiennes, grâce à la mobilisation de plus de 300 bénévoles. Dès son annonce, certains jeunes professionnels se sont confinés avec les sans-abri accueillis à la paroisse Saint-Ambroise (Paris 11ème), pour la traditionnelle opération « Hiver solidaire ».
Si les accueils de jour restent fermés, de nouvelles formes de solidarité sont nées, comme celles inventées par les bénévoles de l’Apame (Aide par l’alimentaire pour les mères et leurs enfants) du Secours Catholique – Caritas France de Paris : elles gardent le lien avec les mamans hébergées en hôtel via un groupe WhatsApp et des appels vidéo réguliers.
Par ailleurs, les représentants des religions réfléchissent à un numéro d’appel national qui proposerait une écoute spirituelle. Cette idée, soutenue par le Conseil scientifique consulté par l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire, reste à mettre en œuvre mais elle montre l’attention portée à la dimension spirituelle de toute vie humaine.
C. Rocher / SNPMPI
Recherche solutions innovantes pour lutter contre le coronavirus
Consultations médicales par visioconférence et permanence téléphonique (Centre Primo Lévi), maraudes à vélo (Hors la rue), flyers spécial Covid-19 (« Où manger », « Où se doucher ») traduits dans plusieurs langues (Watizat), la crise sanitaire semble avoir stimulé la créativité. L’Agence de l’Innovation de Défense (AID) du Ministère des Armées recherche des projets « qui pourraient être directement mobilisables afin de : protéger la population, soutenir la prise en charge des malades, tester la population, surveiller l’évolution de la maladie au niveau individuel et l’évolution de la pandémie, ou aider à limiter les contraintes pendant la période de crise ».