Université d’été 2020 : « C’est nous, pas la planète, qui avons besoin d’être sauvés »

Arletta Thomas, déléguée à la Pastorale des Migrants du diocèse de Strasbourg.

Arletta Thomas à l’UE 2020.

Déléguée à la Pastorale des Migrants du diocèse de Strasbourg, Arletta Thomas a participé à l’Université d’été intitulée « Laudato Si’ : une invitation à la sobriété, consommer autrement ». Organisée par le Service National de la Mission Universelle de l’Eglise (SNMUE), elle a eu lieu du 24 au 28 août 2020, à Lyon.

Il faisait un temps splendide à Lyon, fin août. Nourris par les intervenants d’égale qualité, on pouvait sortir des vastes locaux du Domaine St-Joseph et s’aérer sous cet arbre (photo) – dans la proximité. Ses branches et ses racines nous enlaçaient, nous étions accueillis à l’ombre, caressés par un petit vent. Mais, avertis, nous le savions : il ne faut pas trop s’y fier. Le but de la nature n’est pas de nous protéger. La nature ne pense pas, elle vit et elle s’en sortira – sans nous. C’est nous, pas la planète, qui avons besoin d’être sauvés.

L’Homme, l’apprivoisant, en a profité pour aiguiser son intelligence. Soit ! Une forme d’excellence ! Et tout cela est bon, vraiment bon, comme prévu par le Créateur.

Pourquoi alors ce pincement d’inquiétude et ce sentiment d’impuissance ? Cet appel à conversion et une forte résistance ? Inévitable retour à la mémoire : qui suis-je ?

Monte alors en moi ce chant, refrain du confinement : « Rien après ne sera comme avant ». Fallait-il rester bloqué chez soi pour pouvoir comprendre que le monde n’arrête pas de changer et que ce mouvement tient à nous plus qu’il n’en dépend ? Les mots sérieux, lourds de consistance se sont pourtant logés en nous : minimalisme, privation, abandon… renoncement.

Un arbre accueillant au Domaine St-Joseph.

Un arbre accueillant au Domaine St-Joseph.

Comme si face à ce changement climatique qui devient galopant, il fallait stopper tout mouvement. Puis vient un autre mot, qui respire à pleins poumons : « Détachement » qui, en toute simplicité me rappelle que ce monde n’est pas ma possession. Je suis un être de passage sur cette terre où, en principe, tout le monde a (ou devrait avoir) sa place.

Si j’ose continuer en ce sens, alors la question du partage se règle toute seule, sans que la terre risque d’être polluée par les conflits ou la guerre. Et si je m’avance encore, alors j’ouvre mon chant à d’autres refrains : « N’ayez pas peur ! Tout est lié. Changez votre style de vie ! N’oubliez pas l’hospitalité (réciproque) car « il en est qui, en l’exerçant, ont à leur insu logé des anges » (Hb 13,2).

Arletta Thomas, Déléguée à la Pastorale des Migrants du diocèse de Strasbourg

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