« Fatima » de Marco Pontecorvo (2021)
Aumônier National des Communautés Catholiques Portugaises de France, le Père Carlos Caetano, cs, connaît l’histoire de Fatima par cœur. Ce petit village du centre du Portugal a été le théâtre de six apparitions de la Vierge en 1917. Il a vu le film de Marco Pontecorvo qui sort au cinéma le 6 octobre 2021.
Parmi les souvenirs que nous avons, certains sont « directs » : ce sont des images et des sons que nous avons vus et entendus, qui nous ont marqués et dont nous nous souvenons facilement. D’autres sont plus complexes. Ils peuvent mélanger des expériences passées, mais aussi des souvenirs « indirects », des bribes de récits répétés qui finissent par se confondre avec la mémoire réelle.
Pour bon nombre de Portugais, Fatima est un souvenir direct et indirect, simple et complexe, personnel et partagé. Pour moi, Fatima est le souvenir du sanctuaire et des pèlerinages d’enfance, mais c’est aussi le récit des apparitions, si souvent entendu, au point que je ne peux presque pas dissocier les deux souvenirs : la Fatima que j’ai connue et la Fatima qui m’a été racontée.
Peut-être pour tout cela – même au risque d’être mal interprété – la partie du nouveau film « Fatima » de Marco Pontecorvo qui m’a le plus plu, ce sont les trois dernières minutes, qui harmonisent des photographies historiques (que je connaissais déjà si bien) avec le superbe nouveau single « Gratia Plena », d’Andrea Bocelli, composé et enregistré spécialement pour ce film. Cette chanson, où la voix du grand ténor italien est accompagnée d’un chœur international d’enfants chantant la même prière en seize langues, est un chef-d’œuvre et un candidat sérieux à l’oscar de la meilleure chanson originale.
Une bande originale inspirante
En fait, la bande originale du film, composée par Paolo Buovino, est l’un des points forts de cette expérience cinématographique. Les autres sont la magnifique cinématographie et le casting exceptionnel, où je souligne la performance de la petite étoile, Stephanie Gil, dont la lumière n’a pas été éclipsée par celle d’autres acteurs chevronnés, comme Harvey Keitel, Sônia Braga, Joaquim de Almeida et Lúcia Moniz.
Mais si Fatima est un souvenir, alors regarder ce film serait comme ouvrir un album photo ? J’ai reconnu certaines scènes immédiatement, d’autres m’ont surpris car je ne m’en souvenais pas de cette façon…
C’est certainement un film qui mérite deux heures de notre attention ; un film dans lequel nous verrons des épisodes très célèbres (le miracle du soleil) et d’autres moins connus (la prison) de cette histoire – jamais définitivement racontée, jamais définitivement décrite, jamais définitivement méditée – qui est l’histoire des apparitions de Notre Dame de Fatima.
Père Carlos Caetano, cs
Aumônier National des Communautés Catholiques Portugaises de France