Conclusions du Sommet européen en matière de migration
Lors du sommet européen des 25 et 26 juin 2015, les dirigeants européens n’ont pas trouvé de consensus pour mettre en place des quotas pour la répartition de 40 000 demandeurs d’asile arrivés en Italie et en Grèce, afin de soulager ces deux pays. Ils se sont simplement mis d’accord sur une répartition sur la base du volontariat. Les ministres de l’Intérieur devront finaliser le dispositif d’accueil avant la fin du mois de juillet, mais les négociations s’annoncent d’ores et déjà très difficiles.
Les débats, qui se sont terminés tard dans la nuit, ont donné lieu à de vifs échanges entre opposants et partisans d’une solidarité européenne renforcée et ont provoqué la colère de Matteo Renzi, chef du gouvernement italien.
Plus de 100 000 personnes sont entrées dans l’UE depuis le début de l’année par la Méditerranée ou par la Turquie, selon l’agence européenne Frontex, la plupart d’entre eux en Italie et en Grèce. Afin d’aider ces deux pays à faire face à cette crise, les dirigeants de l’UE ont décidé de leur accorder des moyens financiers pour mettre en œuvre des centres de premier accueil (« hotspots ») pour distinguer les réfugiés politiques des réfugiés économiques et rapatrier ces derniers vers leur pays d’origine.
Au-delà des décisions sur la relocalisation et la réinstallation, le Conseil Européen a décidé de développer des « politiques effectives en matière de retour, de réadmission et de réintégration pour les personnes qui ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier d’une protection » et de renforcer la coopération « avec les pays d’origine et de transit, à la fois pour endiguer l’afflux de migrants en situation irrégulière et pour s’attaquer aux causes profondes des migrations ». Des conclusions très décevantes pour de nombreuses personnes et organismes engagés auprès des migrants qui se sont mobilisés avant le sommet pour demander une révision profonde de la politique migratoire de l’Union Européenne et un meilleur accueil pour les migrants en quête d’une protection.
Dans un communiqué du 1er juillet, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a rappelé que « la plupart des personnes qui arrivent par la mer en Europe sont des réfugiés, en quête de protection après avoir fui la guerre et la persécution […] L’Europe a une responsabilité claire pour aider les personnes en quête de protection après qu’elles aient fui la guerre et la persécution ». « Renier cette responsabilité menace les fondements même du système humanitaire que l’Europe a difficilement construit, a-t-il encore déclaré. Les pays européens doivent assumer leur juste part de la réponse à la crise des réfugiés, sur leur propre territoire et dans d’autres Etats. »