Réaction de Mgr Colomb à la signature du protocole d’accueil des Couloirs humanitaires

Mgr Georges COLOMB, évêque de La Rochelle et Saintes.

Mgr Georges COLOMB, évêque de La Rochelle et Saintes.

En responsabilité pour la Pastorale des Migrants, Mgr Georges Colomb, évêque de la Rochelle et Saintes, se réjouit de la signature du protocole d’accueil de réfugiés syriens en France. En ce temps de Carême, il encourage les chrétiens à ouvrir les portes de « la Maison-France ».

Comment accueillez-vous la nouvelle ?

On ne peut que s’en réjouir ! Pourquoi ? Pour plusieurs raisons !

Premièrement, parce que c’est ce que nous dit la Parole de Dieu : « Tu aimeras l’étranger comme toi-même » (Lévitique 19, 33-34). C’est aussi ce que demande la Doctrine Sociale de l’Eglise et une réponse aux invitations du Saint-Père.

D’un point de vue social et politique, il vaut mieux anticiper en ouvrant aux réfugiés des couloirs humanitaires. Le danger terroriste est moindre que lorsque les migrants arrivent par leurs propres moyens. Ce protocole permet de prendre le temps d’étudier les dossiers et de répondre aux situations d’urgence humanitaire.

C’est le Carême. Quel sens spirituel donner à cette initiative ?

La signature du protocole tombe très bien ! Nous sommes invités en ce temps de Carême à trois choses essentielles : la prière, le partage et la pénitence.

La prière, pour approfondir notre relation avec le Seigneur – dans l’oraison, la contemplation, le dialogue, la prière de demande et de remerciement.

Le partage, du temps et des biens matériels, comme sa maison – et là, il s’agit de « la Maison-France » !

La pénitence, pour nous permettre un examen de conscience. Qui dit péché dit conscience. Ceux qui peuvent ne pas avoir de péchés n’ont pas de conscience. On tombe alors dans un travers individualiste fortement dénoncé par le pape François. Il l’explique très bien dans Laudato Si‘, quand il parle de conversion écologique, au chapitre 6. Celle-ci a plusieurs niveaux : niveau intérieur, relationnel et en lien avec la Création. La démarche de pénitence est l’occasion d’examiner notre relation aux autres et par conséquent, la façon dont nous vivons l’Evangile.

Dans la prière eucharistique n°3, nous prions pour l’unité de l’Eglise. On ne peut pas y parvenir s’il n’y a pas, dans chaque chrétien, l’unité de la personne, c’est-à-dire une cohérence entre la foi que nous proclamons (le Credo) et notre foi vécue.
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