Paroles de migrants pour l’Avent : « Protéger »

crèche-barque Pour les quatre semaines du temps de l’Avent 2017, des migrants partagent leur expérience des 4 verbes donnés par le pape François.

Jusqu’à la désobéissance civile pour protéger l’humain

Pour sa sécurité, cette maman qui refuse d’être en désaccord avec sa conscience, nous l’appellerons Violaine. Quelque part en France, elle héberge, nourrit et soutient moralement des personnes en situation d’expulsion.

Je suis une maman de trois enfants adultes.

Quand je vois ce que vivent tous ces migrants, je suis révoltée. Notre planète est dans un triste état : réchauffement climatique, guerres, incendies, immigration de tous ordres…

Je pense que l’essentiel pour protéger tous ces gens, c’est la fraternité, la solidarité, la main tendue.

Heureusement, des gens sont prêt à les aider, les abriter, les aimer… mais notre pays, la France, ne connaît plus l’humanitaire (…) : mise en camp de rétention, expulsions, etc…

Je pensais cette page de notre histoire révolue, mais non, dans notre département rural où les écoles ferment par manque d’effectif, où les chefs d’entreprise cherchent depuis plusieurs années de la main d’œuvre à former, les lois empêchent la signature des contrats d’apprentissage et d’embauche !!! Que faire ?

On préfère renvoyer les gens dans leur pays où les menaces mafieuses, les guerres, les crimes, la torture les attendent….

Et pendant ce temps, nos pauvres campagnes se vident !! Et des gens souffrent alors qu’ils désirent ardemment vivre chez nous.

Notre préfet, au lieu de protéger et d’envisager plus d’intégration, se voit obligé d’appliquer des directives inhumaines.

Tous nous voulons protéger l’être humain

Alors oui, nous sommes plusieurs à être prêts à la désobéissance civile, tant cette attitude est incompréhensible. Citoyens, mamans, directeurs ou directrices d’école, entrepreneurs, patrons, religieux : tous nous voulons protéger l’être humain.

Pourquoi tant de méchanceté et d’exclusion qui font le lit du fascisme et du racisme ?

Les migrants vont être de plus en plus nombreux ! La compassion dans les mots ne suffit pas, il faut agir !

Je refuse d’être en désaccord avec ma conscience, ma main sera toujours tendue. L’injustice me révoltera toujours. La fraternité entre les peuples doit être plus forte que tout, si on veut mieux vivre sur notre planète, et faire un monde dans lequel l’amour, la paix, le bonheur des êtres humains primeront sur tout le reste !

Et donc, secrètement, discrètement, je protège, j’héberge, je nourris, je soutiens moralement – en désaccord avec les pouvoirs publics – des personnes en situation d’expulsion, en attendant des jours meilleurs…

« J’aide mon prochain comme moi-même, c’est bien cela être un Juste1 ? » (L’histoire nous l’a appris !)

1« Juste parmi les nations » fait référence aux non-Juifs qui ont aidé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Image

Sur le même thème