Edito du Courrier de la pastorale des migrants n°135
La communication pose un double défi, celui de l’écoute et de la connaissance de l’autre. Si nous voulons changer la perception du phénomène migratoire, nous devons connaître notre public et savoir répondre de manière appropriée à ses interrogations, ses peurs et ses espoirs. L’un des paris de l’évangélisation est précisément celui-là : l’adaptation du message qui seule, garantit de rejoindre chacun, là où il en est, avec ses expériences et sa compréhension du monde. Le message doit à chaque fois s’incarner, au risque de demeurer inaudible, incompréhensible.
Il faut aussi comprendre que le “ changement de regard ” est un défi qui nous concerne tous et qu’ainsi, le premier lieu de conversion est notre propre maison. Aidé par la lumière de la foi, qui nous fait reconnaître dans l’autre un frère à aimer, nous devons dépasser la caricature d’une polarisation excessive, prendre conscience de la complexité du réel et l’assumer.
Le dernier point que je voudrais souligner concerne l’espérance. Il est certainement utile et nécessaire d’écouter nos communautés et d’identifier parmi les groupes qui les composent les plus immédiatement disponibles à un changement de regard. Mais le Père miséricordieux, lui, ne cesse jamais de scruter l’horizon et l’Église ne doit jamais perdre l’espérance. L’Histoire nous enseigne que la graine de la Bonne Nouvelle peut produire du fruit là où l’intelligence et l’expérience humaines jugeaient l’effort vain. Personne n’est irrémédiablement perdu ; personne n’est au-delà de l’espérance évangélique.
Père Carlos Caetano, cs, directeur du SNPMPI