Edito du Courrier de la pastorale des migrants n°136
Lorsque Thorbjørn Jagland, alors président du Comité Nobel, a annoncé que l’Union européenne (UE) serait la lauréate du prix Nobel de la paix en octobre 2012, il a souligné les succès extraordinaires qui ont motivé cette décision : six décennies de contribution à la paix, à la réconciliation, à la démocratie et aux droits de l’homme en Europe.
En dépit des difficultés économiques auxquelles tous les États membres étaient déjà confrontés à l’époque, le Comité a choisi de souligner “ l’effet stabilisateur de l’UE “ pour transformer la majeure partie de l’Europe en un modèle de paix et de solidarité.
Aujourd’hui, la communauté européenne traverse une période difficile de son histoire, où les exemples de replis identitaires et nationalistes se multiplient, régulièrement alimentés par les craintes d’une éventuelle invasion migratoire et les théories conspirationnistes du « grand remplacement ».
Il est nécessaire de réaffirmer au plus vite le rôle central de la solidarité, au coeur du projet européen dès le début, parce que, comme le dit le pape François, la solidarité est “ le plus efficace antidote contre les populismes modernes “. Les populismes ont en commun une vision égoïste, centrée sur le court terme et sont précisément l’expression de l’érosion de la solidarité.La solidarité doit devenir la valeur politique suprême du projet européen, car la solution aux différentes crises (euro, réfugiés, sécurité, etc.) devra toujours être une solution partagée et fondée sur la solidarité.
Père Carlos Caetano, cs, directeur du SNPMPI