Le témoignage des Evangiles

TOILE DE L'ACTION DE CAREME ,1978 (ETHIOPIE) - AVEC REPRESENTATIONS DE DIVERSES SCENES BIBLIQUES - D'APRES LES PEINTURES DE ALEMAYEHU BIZUNEH.

TOILE DE L’ACTION DE CAREME , 1978 (ETHIOPIE) – AVEC REPRESENTATIONS DE DIVERSES SCENES BIBLIQUES – D’APRES LES PEINTURES DE ALEMAYEHU BIZUNEH.

Les Évangiles nous font découvrir Jésus de Nazareth comme un homme en chemin. Il parcourt les routes de Palestine, annonçant la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Son ministère est un ministère itinérant. Ceux qui le suivent, se mettent en route avec lui et deviennent à leur tour des itinérants.

Etre en chemin rend vulnérable : « Le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Mt 8, 20). Ou encore dans le prologue de Jean: « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. »  (Jn 1, 11)

Mais l’itinérance ouvre aussi à l’expérience de l’hospitalité: Jésus est accueilli dans la maison de Simon, le pharisien (Lc 7, 36 – 50), chez le publicain Lévi (Mc 2, 14.15), chez Marthe et Marie (Lc 10, 38-42)…

A son tour, Jésus donne « l’hospitalité » : pas en accueillant dans sa maison (qu’il n’a pas !), mais à travers sa capacité d’accueil de l’autre et son attitude vis-à-vis de l’étranger. L’un des premiers miracles, c’est la guérison du serviteur d’un centurion romain (Mt 8, 5-13). Jésus ose aborder une femme Samaritaine (Jn 4,7 ss.). Dans le pays des Géraséniens, il libère un homme possédé (Mc 5,1-20). Il propose un Samaritain étranger comme exemple d’amour du prochain (Lc 10, 29-37). Puis, il y a la rencontre de Jésus avec une femme « païenne, syro-phénicienne » (Mc 7, 24-30): Jésus se laisse convaincre par le point de vue de l’autre, à savoir une païenne et une étrangère, qui le contraint à revoir sa propre logique !

Après sa résurrection Jésus apparaît comme un voyageur inconnu aux deux disciples qui s’en allaient vers Emmaüs ; c’est au moment où ils l’invitent à rester avec eux, quand il partage le pain, qu’ils le reconnaissent dans le convive qu’ils avaient invité.

Le voyageur inconnu, l’étranger qui vient nous visiter et qu’on ne reconnaît pas, est une figure importante dans l’Evangile : « J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli» (Mt 25, 35). Ou au contraire : « J’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli. » (Mt 25, 43). Le Fils de l’homme se cache dans ces rencontres toutes simples, réussies ou pas: avec les étrangers, les malades, les affamés, les prisonniers… Ainsi la rencontre avec l’autre peut-elle devenir chemin vers Dieu.

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