Les exils d’Israël

Près de 920 000 Rohingyas ont trouvé refuge dans le district de Cox’s Bazar, au Bangladesh.

Avant le grand exil du peuple d’Israël à Babylone, dans les années 734 et 722 avant J.C., les rois Assyriens avaient déjà déporté une grande partie de la population hors de Samarie. Et pour peupler le Royaume du Nord, ces rois favorisent l’arrivée en Samarie de colons venant de Babylone et d’étrangers venant d’ailleurs qui se mélangent culturellement avec les Israélites restés dans le pays.

En 598 avant J.C., le roi Nabuchodonosor II campe devant Jérusalem, emprisonne le roi Joachin, choisit Sédécias comme roi, prend un grand butin et l’emmène à Babylone. Par les textes bibliques, nous savons qu’il y avait, parmi les déportés à Babylone, des artisans, des soldats, des hommes de la cour, dont Ézéchiel. La déportation de 587 avant J.C. a été plus dure, surtout à cause de la trahison de Sédécias qui, s’alliant aux Egyptiens (contre les orientations du prophète Jérémie 23, 5-6), avait essayé d’échapper à l’influence du roi de Babylone. Sédécias est emprisonné et traité selon la peine prévue pour les traîtres ; le temple de Jérusalem est détruit et les déportés sont ainsi soumis à des conditions extrêmement dures.

La plupart des Hébreux a été envoyée dans la région de Nippur, où ils avaient les mêmes libertés que les autres citoyens et où ils pouvaient pratiquer certains rites de leur religion. Toutefois, bien qu’ils essayaient de garder leur identité, ils subissent l’influence du milieu babylonien, comme l’utilisation de l’araméen dans la vie quotidienne ou le recours à la mythologie babylonienne.

La situation de ceux qui sont restés en Judée n’est pas bien connue, à cause du manque de documents. Malgré la destruction d’importants centres habités, la région n’a pas été complètement détruite, même si les rescapés devaient payer des impôts aux vainqueurs, sans toutefois avoir la garantie d’une protection armée contre les incursions des populations voisines.

L’année 587/6 avant J.C. marque la fin de plusieurs institutions importantes pour Jérusalem : le temple a été détruit et une partie de la vision de la vie en Israël s’est dissoute avec la monarchie. Pour survivre, une purification était nécessaire, après laquelle le Seigneur restaurera son alliance et sa promesse. A cette époque-là, commence une forme de vie religieuse qui se concentre sur la lecture des textes sacrés dans des lieux appelés ensuite “synagogues”.

L’interprétation de la déportation des Hébreux à Babylone est tellement puissante qu’elle devient l’origine de la pensée théologique des Ecritures hébraïques et de l’identité d’Israël. Le caractère sacré du roi est remis en question, alors que c’est la présence divine qui est mise en évidence. Dans le passé, le peuple élu s’était accroché aux dons reçus et avait oublié de les redonner. La Providence a donc dispersé l’ancien Israël et un nouvel Israël rentrera définitivement dans la terre promise.