Certaines figures de la Bible racontent bien plus que des histoires religieuses : elles font désormais partie de la culture humaine. Leur connaissance est utile pour déchiffrer les caractères universels dans l’approche et la compréhension du phénomène migratoire.
Les questions liées aux migrations, à l’exil, l’accueil, l’hospitalité, la diversité, la communion sont, en effet, très présentes dans les narrations bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament.
La Bible présente l’histoire d’un peuple qui, depuis toujours, est “sans-terre” et, en même temps, marche en direction de la “terre promise”, une terre où se sentir finalement chez soi, physiquement et spirituellement.
Les patriarches Abraham, Isaac, Jacob, Joseph sont ainsi les personnages symboles de cette émigration vers une terre dont ils ignorent même le nom ; une terre, une promesse, une destination de toute l’existence, personnelle et collective.
Et à chaque fois que l’homme biblique pense avoir rejoint et acquis cette terre, Dieu intervient pour le remettre encore en marche : Adam et Eve perdent ainsi le paradis terrestre (Gen 3) ; Caïn est expulsé de sa terre après l’homicide de son frère Abel (Gen 4,10ss) ; Noé doit quitter sa terre, habitée par la méchanceté humaine, pour aller vers une terre renouvelée par l’eau du déluge (Gen 6-9) ; les constructeurs de la tour de Babel confiant exclusivement en leurs capacités et acquis sont ainsi dispersés (Gen 11,1-9).
Par les textes et les personnages bibliques ici présentés, nous avons l’opportunité de continuer à actualiser la promesse d’une terre pour tous, sans frontières et sans discriminations, où chacun peut vivre l’expérience de Diognète : « Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère ».